Jill Bill tient la barre de la coquille des CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°91, sous l’œil confiant de Tricôtine qui a d'autres chats à fouetter, à soigner en ce moment.
Le défi n°92 sera lancé par Lilou
et dans les coulisses de ce défi ICI
Pour la présente consigne, Jill Bill propose
« Mon chez moi, ma maison »
Humour, sérieux, prose, poésie...
Programmez la voile à huit heures
Dis Jill Bill, aurais-tu eu envie de regarder par la fenêtre au réverbère, celui qui avait inspiré ton veilleur de nuit ?
Quatre murs et un toit
Qui m'abritent du froid,
Un lit pour y dormir
Et un fauteuil où lire ;
Un cabinet1 pour la toilette,
Un miroir à coquettes2
Baignoire et machine à laver,
L'eau courante3 au robinet ;
La cuisine où se nourrir,
Casseroles et poêle à frire,
four et réfrigérateur.
Le petit coin à l'intérieur4.
La radio me parle de livres
Et du monde dans la pièce à vivre5 ;
Le piano muet se souvient,
Quelque désordre me convient.
J'ai mis au nord mon chevalet
Pour éviter les reflets
Sur un pastel ou une toile,
Près d'une fenêtre sans voile.
Le chat du lieu fait la sieste,
Roulé en boule sur ma veste ;
L'ordinateur et son clavier
Ont remplacé mes vieux cahiers
Et la fière machine à écrire ...
J'aurais tant de choses à vous dire.
J'y passe mes jours et mes nuits.
C'est mon refuge, mon logis.
Un dernier rayon de soleil
Sur un mur dessine le ciel.
Vers la fenêtre mon regard
Songe. Il est déjà *si tard ?
Jeanne fadosi, samedi 1er décembre 2012,
pour le défi n°91 des CROQUEURS DE MOTS
1.- à distinguer des toilettes. Clin d’œil au nom que l'on donnait, "cabinet de toilettes" à l'endroit où l'on faisait sa toilette (quand le logement avait ce genre de petite pièce) avant que la salle de bain (avec baignoire) ou la salle d'eau (avec douche) ne se généralise dans les logements. Dans bien des habitations, il fallait prendre son tour à la cuisine ou utiliser une cuvette et un broc dans la chambre à coucher
2.- j'ai bien écrit coquette et non facettes. Chez mon oncle et ma tante (voir le veston de Gaston), le miroir était dans la cuisine et on mettait un torchon devant pour que les enfants ne passent pas leur temps à se regarder dedans.
3.- l'eau courante s'est progressivement généralisé en France à partir des années 1960-1970, du moins dans les villages, et encore, pas partout. Il y a à peine 50 ans donc.
L'accès à l'eau potable, qui devrait faire partie des droits fondamentaux, reste un luxe : près d'un milliard de personnes ne bénéficient d'aucune source d'eau potable et plus de 2,5 milliards n'ont pas accès à un assainissement amélioré. voir note 4
4.- Qu'on l'appelle toilettes, WC, cabinets, lieux ou cabinet d'aisances, petit coin, le fait d'en disposer à l'intérieur de son logement demeure un luxe sur la planète. N'en déduisez pas non plus que c'est une invention moderne : des archéologues ont mis à jour des vestiges de toilettes avec chasses d'eau dans la vallée de l'Indus, datant du XXVe siècle avant JC.
5.- La composition des logements modernes a beaucoup évolué au XXème siècle. Dans les logis modestes, longtemps au mieux il y avait une ou deux chambres en plus de la pièce commune et souvent c'était l'unique pièce. Les demeures plus cossues comportaient soit une salle de séjour, soit un salon et une salle à manger séparés, de préférence assez loin de l'office où "officiaient" les domestiques. Ce n'est qu'à partir des années 1950 que les habitations ont vu se généraliser des "salles à manger - salons, non entièrement cloisonnées, qui comptaient d'ailleurs dans les normes comme deux pièces.
La mode s'est en même temps généralisé d'utiliser des termes anglais. D'où le "living-room" et pour faire plus court, le "living".
*.- ajout à la relecture, 23 juin 2015. plus de deux ans ont encore passé