mercredi 17 octobre 2012

Le vide-grenier, de Vette de Fonclare


En marge du jeudi en poésie, je continue à égrener mon Alphabet en poésie,
samedi avec la lettre X, aujourd'hui avec Y, dans deux ou trois jours avec Z.


premier jeudi en poésie piloté par Un soir bleu pour le défi n°88 des CROQUEURS DE MOTS sur le thème du vide-grenier.

C'est Internet qui cette fois-ci m'a conduit vers des poèmes (récents) déclinant avec subtilité l'ambiance de vide-greniers et leurs cortèges d'émotions et de sentiments.
J'y ai notamment retrouvé Timilo, blog perdu de vue, plongé dans le passé Sur un air de vide-grenier.

Mon coup de cœur va au poème Le vide-grenier, de Vette de Fonclare, qui décrit avec délicatesse ce que sont les vide-greniers devenus.
(Avec l'autorisation de l'auteure pour ce blog, avec le nom et le lien vers son site).

Le vide-grenier


Encor heureux qu’il fasse beau :
Un soleil dru, mais pas trop chaud,
Avec une légère brise.
Vraiment une bonne surprise

Que cette pause de l’hiver !
Les gens s’écoulent en rivière
Zigzaguant dans les rues de Grans
Et se frôlent en badaudant

Car sur les trottoirs des machins
Sont posés en tas incertains,
Vacillant parfois sous les coups
D’un avant-bras ou d’un genou.

On ne sait plus où regarder,
Et les yeux tournent affolés
Pour apercevoir une aubaine.
Qui sait ? Peut-être un coup de veine

Vous offrira-t-il un Cézanne,
Ou un secrétaire à dos d’âne
Âgé d’au moins deux fois cent ans …
Mais l’on repart en grommelant

Avec un bidule, un zinzin
Dont on ne fera jamais rien
Et qui vont aussi s’entasser
Pour un prochain vide-grenier.
Vette de Fonclare, Chez nous, La Provence au cœur,
mis en ligne le 10 mai 2009