lundi 25 juillet 2011

Défi n°60 : La disparition


Introduction :

C'est Julien, alias Commios, qui prend la barre de ce défi n°60 des CROQUEURS DE MOTS avec l'invitation, sur les traces de Georges Pérec, d'écrire un texte d'au moins cinquante mots sans utiliser la lettre e.




Il passa la main sur son corps alangui, y posa un doux bisou, aspira son parfum. Maria paraissait dormir si fort !

Soupir !

Il glissa sans bruit hors du lit, prit un bain succinct dans un tub. Il passa son pantalon noir, un pull au gris indistinct, son blouson à capuchon, attrapa son sac à dos où il y mit tout l'attirail du montagnard (pics, cordons, gants, chaussons, crampons ...).

- Voici ! Bois au moins ça avant. 

Maria touillait du chocolat dans du lait fumant. Il lui sourit sans un mot, avala aussi trois toasts croustillants.

- Salut, à jamais ou à toujours. 

Quand il sortit dans la nuit, l'air glacial gifla son cou nu ; il rabattit son col pour gravir un flanc tout blanc, glissant.

Il n'avait jamais su partir sans fracas, mais pourquoi fuir, toujours, quand tout paraissait doux. Maria son roc...
Aujourd'hui, il savait qu'il n'y aurait aucun futur ici. Au loin, un train stria l'air d'un angoissant tchou-tchou : il avait compris, sans savoir pourtant, qu'il n'y aurait aucun survivant.

Maria tairait sa disparition. Nul n'avait surpris Josua autour du buron si loin du bourg. Il disposait donc d'au moins cinq jours pour franchir vingt cols. Au loin, un pays voisin où il pourrait s'accomplir, il y croyait. Maria irait plus tard.

Il parvint au cabanon avant son compagnon. Sur un banc, traînait trois haricots qu'il glissa au fond du sac. Puis il fit un souhait.