mercredi 24 octobre 2012

Alphabet en poésie : X, Y, Z comme ... x ... y ... Z

Arriver au bout de l'alphabet, même en poésie, ce n'est pas la fin du voyage ...

Histoire de prolonger ... un petit interlude, composé tout exprès pour une consigne qu'il était difficile de satisfaire avec les poètes passés.

... x ... y ... Z


Depuis un autre coin du web
m'a été envoyé pour les vœux
de l'an venant deux mille douze,
un harmonieux zonotrichia.
En muzardant sur le web
sur les sites d'oiseaux en danger
et fort justement protégés
aigle royal, mouette pygmée,
mésange rémiz, aigrette garzette
bruant zizi, pipit sylvestre
hypolaïs polyglotte ...
je me suis apitoyée
de l'effroyable destinée
expliquée sur wikipedia :
J'ignorais jusqu'à l'existence
de cette espèce exterminée
dit-on par un chat trop zélé.
Deux de ces oiseaux exotiques
d'un ilot Néo-Zélandais
ont leurs squelettes exposés
dans un museum de New York 
grâce à un excentrique banquier
passionné de zoologie
et féru de systématique
ayant des zèbres en attelage
des wallabys dans son jardin.

Peu de chance que les experts
les yeux rivés sur les pixels
de leurs écrans plein de zéros
s'apitoyent d'une autre extinction.
 Jeanne Fadosi, mercredi 28 décembre 2011


Clothilde,


Maîcresse JB, tu me mets dans un grand embarras ! 
C'est au tour de Clothilde d'entrer dans la cour d'honneur de la récré.
Plongeant les rimeurs dont je suis dans de beaux draps ...

dimanche 21 octobre 2012

Défi n°88 : "Au grenier"

Pour le défi n°88 des CROQUEURS DE MOTS animé par Tricôtine*, Un soir bleu nous suggère :

" Vous raconterez - en mots ou en photos ou en dessins - votre grenier.  
Celui de chez vous ou le grenier imaginaire dont vous rêvez ...
Ou même un grenier figuré, comme celui de Zola :
"Elle devenait un vrai grenier à coups de poing. Coupeau avait un gourdin qu'il appelait son éventail à bourrique ..." (L'Assommoir) "

Nos habitations modernes laissent peu de place à ces greniers, espaces "aménagés sous les combles" pour récupérer de la place autrement perdue.

mercredi 17 octobre 2012

Le vide-grenier, de Vette de Fonclare


En marge du jeudi en poésie, je continue à égrener mon Alphabet en poésie,
samedi avec la lettre X, aujourd'hui avec Y, dans deux ou trois jours avec Z.


premier jeudi en poésie piloté par Un soir bleu pour le défi n°88 des CROQUEURS DE MOTS sur le thème du vide-grenier.

C'est Internet qui cette fois-ci m'a conduit vers des poèmes (récents) déclinant avec subtilité l'ambiance de vide-greniers et leurs cortèges d'émotions et de sentiments.
J'y ai notamment retrouvé Timilo, blog perdu de vue, plongé dans le passé Sur un air de vide-grenier.

Mon coup de cœur va au poème Le vide-grenier, de Vette de Fonclare, qui décrit avec délicatesse ce que sont les vide-greniers devenus.
(Avec l'autorisation de l'auteure pour ce blog, avec le nom et le lien vers son site).

Le vide-grenier


Encor heureux qu’il fasse beau :
Un soleil dru, mais pas trop chaud,
Avec une légère brise.
Vraiment une bonne surprise

Que cette pause de l’hiver !
Les gens s’écoulent en rivière
Zigzaguant dans les rues de Grans
Et se frôlent en badaudant

Car sur les trottoirs des machins
Sont posés en tas incertains,
Vacillant parfois sous les coups
D’un avant-bras ou d’un genou.

On ne sait plus où regarder,
Et les yeux tournent affolés
Pour apercevoir une aubaine.
Qui sait ? Peut-être un coup de veine

Vous offrira-t-il un Cézanne,
Ou un secrétaire à dos d’âne
Âgé d’au moins deux fois cent ans …
Mais l’on repart en grommelant

Avec un bidule, un zinzin
Dont on ne fera jamais rien
Et qui vont aussi s’entasser
Pour un prochain vide-grenier.
Vette de Fonclare, Chez nous, La Provence au cœur,
mis en ligne le 10 mai 2009

Ah ça ! Marcande !

Et un petit clin d'oeil aux voyageurs solidaires de Magny-en-Vexin, qui avaient pris l'avion la veille 16 octobre

Ben voui, je suis sûre que les petits écoliers (surtout de écolières d'ailleurs, pardon les gars) de la cour de récré de JB ont été tenté par cette entrée en matière.
C'est qu'ils (surtout elles) ont des lettres.    Et même des belles lettres ...

jeudi 11 octobre 2012

En marge du mendiant, de victor Hugo

1ère mise en ligne 10/02/2011 8:00
J'avais mis ce poème en ligne pour le Jeudi en poésie des CROQUEURS DE MOTS   sous la houlette d'une quinzaine de Anne Lesonneur.
Il me semble que l'un des plus grands progrès de l'humanité, peut-être l'un des rares, a été la maîtrise du feu, pour sa protection contre son environnement et pour l'amélioration d'un confort certainement fort sommaire dans ces temps lointains.
Aussi je le remets volontiers en ligne pour Lilou-Fredotte, dont le deuxième mot pour les jeudis en poésie du défi n°87 est le mot FEU.
D'autres usages du feu sont ludiques, d'autres encore plus ou moins dévastateurs. Ce qu'aurait pu illustrer un poème que j'avais écrit et que j'ai réédité cet été pour miletune : Jeux de la vie ...

Nouvelle mise en ligne le jeudi 20 décembre 2012 à lire ou à relire ICI

Je n'ai plus guère de poèmes de mon anthologie d'adolescente à vous montrer. L'essentiel, je vous les ai déjà présentés.
Celui-ci est un poème que j'ai redécouvert en feuilletant tout simplement mon Lagarde et Michard du XIXème siècle, fatigué de tant d'usage, à la recherche de quelque texte allant avec les consignes d'Anne, d'abord le repas, puis le partage.
 Et pourtant celui-ci, comme tant d'autres textes, n'a pas été soumis à notre dissection d'élèves besogneux et ignorants de l'âpreté de la vie. Je l'ai lu certes, car j'ai plus tard lu presque l'entier des Contemplations, sans m'y arrêter.
Ces derniers jours, je l'ai lu plusieurs fois, hésitant à le choisir sous le signe du partage. Pas de place ici pour le commenter. Et le temps me manque pour mettre en ligne tout ce que j'ai déjà dans mes brouillons ...
En attendant, un détour vers un de mes billets anciens Solidarité ou charité business, vous aurez un petit aperçu de mes réflexions et de mon vécu. Le fils est était de nouveau depuis un an hébergé en pointillés avec toutes les difficultés dues à ses errances et à sa fragilité et à la mienne. Il a depuis deux chiens et non plus un seul et cet été. Ils se sont même multipliés ...


dimanche 7 octobre 2012

Défi n°87 (code 8877) : Les astres et vous

Oui, je sais, Lilou-fredotte a marqué défi n° 8877 pour annoncer le défi n°87des CROQUEURS DE MOTS, sous le regard bienveillant d'Amirâle Tricôtine, et c'est très certainement volontaire.
Vous, c'est moi, n'est-ce pas ? enfin Je. Tous les moussaillons qui le veulent sur la coquille peuvent réunir leur Je pour le Jeu du lundi.

bonus défi n°87 : Les astres et Soun

Conte écrit pour les CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°8877 de Lilou-Fredotte
Pour les voyageurs pressés et immobiles le JEu des astres est résumé ICI.

Il était une fois, dans un temps qu'il est impossible de préciser,

jeudi 4 octobre 2012

Complainte d'un autre dimanche, de Jules Laforgue

En marge du jeudi en poésie, je continue à égrainer mon Alphabet en poésie,
samedi avec la lettre T, aujourd'hui avec U, dans deux ou trois jours avec V.

Déjà le premier jeudi en poésie du défi n°87 des CROQUEURS DE MOTS, sous le signe des dimanches.
C'est Lilou-fredotte qui a choisi le cap de la prochaine étape et confie la barre au pilotage automatique. Tricôtine, qui a supervisé la manoeuvre, nous en a averti ... Qu'elle ne se fasse pas de souci pour le quart. Nous sommes nombreux sur le pont, même en dilettantes.

Complainte d'un autre dimanche

C'était un très-au vent d'octobre paysage, 
Que découpe, aujourd'hui dimanche, la fenêtre, 
Avec sa jalousie en travers, hors d'usage, 
Où sèche, depuis quand ! une paire de guêtres 
Tachant de deux mals blancs ce glabre paysage.

Un couchant mal bâti suppurant du livide ; 
Le coin d'une buanderie aux tuiles sales ; 
En plein, le Val-de-Grâce, comme un qui préside ; 
Cinq arbres en proie à de mesquines rafales 
Qui marbrent ce ciel crû de bandages livides.

Puis les squelettes de glycines aux ficelles, 
En proie à des rafales encor plus mesquines ! 
O lendemains de noce ! Ô bribes de dentelles ! 
Montrent-elles assez la corde, ces glycines 
Recroquevillant leur agonie aux ficelles !

Ah ! qu'est-ce que je fais ici, dans cette chambre ! 
Des vers. Et puis, après ? Ô sordide limace ! 
Quoi ! La vie est unique, et toi, sous ce scaphandre, 
Tu te racontes sans fin, et tu te ressasses ! 
Seras-tu donc toujours un qui garde la chambre ?

Ce fut un bien au vent d'octobre paysage...

Jules Laforgue, Les complaintes, 1885

Jules Laforgue, 1860 - 1887, poète français, né en Uruguay, décédé de la phtisie (ancien nom de la tuberculose pulmonaire) à 27 ans. Il a été de 1880 à 1886 le lecteur en français de l'impératrice d'Allemagne
 un site très complet qui est dédié au poète : Laforgue.org
et pour les curieux, un commentaire de ce texte sur lettres et arts.net
J'aurais pu aussi choisir du même Complainte d'un certain dimanche, pour la manière dont il y mêle sa peine égoïste au malaise universel.