jeudi 26 décembre 2013

Gabiel Péri, de Paul Eluard

Voici le poème en entier
pour retrouver les mots qui en ont été brodés suivre les liens de "Il y a des mots ..."

« Gabriel Péri »

Un homme est mort qui n’avait pour défense 
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n’avait d’autre route
Que celle où l’on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli

Car tout ce qu’il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre

Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amies

Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant.
Paul Éluard, Au rendez-vous allemand, Paris, 1944


Paul Eluard, poète français, 1895 - 1952
Gabriel Péri, journaliste et homme politique français, 1902 - 1941,
mort fusillé comme otage par les nazis au mot Valérien le 15 décembre 1941

NB, c'est le dernier message de Gabriel Péri qui a servi de base à un autre poème, de Louis Aragon cette fois : Ballade de celui qui chanta dans les supplices

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