lundi 11 novembre 2013

Nous n'irons plus au bois ...

... La colombe est blessée

Ecouter la très belle chanson écrite et chantée par Jacques Brel suivie de l'interprétation d'une formidable et trop méconnue version en anglais par Joan Baez ICI

Blessée ...
Il reste

"un arc-en-ciel qui porte le poids de l'espoir jusqu'aux chaises vides"

Guillaume Apollinaire a vu La colombe poignardée

colombe poignardée Apollinaire calligramme

On est bien loin de la comptine populaire chantée naïvement dans les cour de récré, si peu naïve pourtant :

Nous n'irons plus au bois
Les lauriers sont coupés
La belle que voilà
Ira les ramasser

quand on prend en compte que les lauriers sont d'abord rattachés aux honneurs militaires.

Cigale, ma cigale,
Allons, il faut chanter.
Car les lauriers du bois
Sont déjà repoussés.

Ce symbole des lauriers comme récompense nous viendrait de cette pauvre Daphné qui dut se métamorphoser en laurier pour échapper aux assiduités du dieu Apollon, sans y parvenir puisqu'il fut alors un jardinier virtuose du sécateur.


Si l'on ajoute que cette comptine est attribuée à la Marquise de Pompadour, favorite du roi Louis XV qui aurait créé Nous n'irons plus au bois à la noël 1753 pour les enfants d'un village voisin de l'Hôtel d'Evreux (actuel Palais de l'Elysée), vous aurez peut-être comme moi, la curiosité d'en savoir plus sur l'année 1753 en France, où Louis XV, qui n'est pas vraiment ma tasse de thé, a maille à partir avec le Parlement de Paris (rien à voir avec nos parlements actuels, c'est une assemblée de juges ayant des pouvoirs judiciaires et extra-judiciaires) et quand on considère le motif de la Querelle et ses remous jusqu'à la révolution française.


Un autre article sur ce sujet : La chanson de Craonne, anonyme, 1917