Marcellin, au masculin
Était un grand torchon de lin.
Le dimanche on lui demandait d'essuyer
Sans aucune trace l'ensemble des verres à pied.
Quand le jour était spécial,
Il séchait le service en cristal
Qu'on avait rangé dans le placard
Avec les moules à quatre-quart.
Marcellin, c'était un malin
Qui savait faire des câlins
Tout doucement sans faire de peluches.
Même qu'il en rendait jaloux la cruche
qu'on séchait avec l'essuie-tout,
Le même que pour le faitout.
On le confiait aux mains douces
plutôt qu'aux jolies frimousses
encore bien trop étourdies
et qui avaient trop vite grandi.
Ne croyez pas qu'un autre jour
Il avait une vie moins glamour.
Au lieu de dormir dans l'armoire
On en recouvrait le miroir
Pour que nul ne laisse à la glace
L'empreinte de ses grimaces.
Une tradition sur le déclin
Qui intriguait Marcellin.
On finit par décrocher
Cette intrigante psychée
Brillante comme une étoile
Qu'on recouvrait de sa toile.
Il dut alors capituler
Devant une encombrante télé*.
Jeanne Fadosi, pour le mercredi 11 avril 2012
* Notez que je n'ai rien contre la télé "en soi", bien au contraire, mais dans le contenu proposé, il y a du bon et du détestable, et même si tout était bon, le temps passé devant la télé est un temps pris sur d'autres activités et partages.
Grâce à la télé, hier soir, l'un des derniers visages vu sur cette étrange lucarne, presque les derniers mots entendus avant que j'éteigne pour aller me coucher ... étaient ceux de Raymond Aubrac.
La liste des prénoms chez Jill Bill (Jill Bill nous a déjà concocté une liste de prénoms pour l'automne)
Avec un salut amical spécial à Bigornette ,
Présidente d'honneur de La cour de récré de JB