dimanche 5 octobre 2008

Du ponant au levant

~ Billet 19 ~ 5 octobre 2008





Voilà plus de deux mois que j'ai planté là mes navigateurs au bord du rivage et au seuil d'un voyage vers l'inconnu. Certes, les traversées sont sensées être plus longues à cette époque hypothétique, mais tout de même, j'ai équipé leur navire d'un moteur à eau construit d'après l'observation de la propulsion du calmar et son efficacité allait décupler leur vitesse. Il ont donc atteint depuis deux mois une drôle d'île flottante en plein milieu de l'Atlantique, c'est d'ailleurs pour cela qu'ils vont nommer ainsi cet océan car les occupants de cette plateforme d'une centaine de kilomètres carrés se désignent comme les Atlantes.



le calmar est un céphalopode décapode voisin de la seiche mais qui peut atteindre plusieurs mètres de long pour les calmars géants




Mais zut, ce récit ne respecte pas les codes du roman. Il me faudrait des personnages qui se singularisent dans cet équipage. Certes, la flottille est composée de plusieurs navires et si la hiérarchie n'existe pas dans leur civilisation au sens d'une supériorité de certaines fonctions ou de certaines positions sociales sur d'autres, il n'en est pas moins nécessaire de coordonner ces quelques 300 hommes, sous la houlette d'un commandement efficace. Mener des hommes, qui plus est sur des flots tantôt dociles et tantôt déchaînés, demande une expertise qui s'acquière durement et en plusieurs années de navigation. S'y ajoute la nécessaire connaissance de la géométrie, de l'astronomie, et de l'usage des instruments de bord
Sur Atlantis, la venue de tant d'inconnus a été observée avec prudence mais sans hostilité. La crainte des maladies et de comportements inadéquats a malgré tout conduit à une mise en quarantaine sur une annexe de 25 km2 confortable certes, mais confinant vite à l'ennui dans un temps où il n'y avait plus d'autre tâche à accomplir que les diverses occupations d'entretien. La nourriture était abondante et bonne, l'agencement des locaux et les diverses machines à disposition limitait le ménage au minimum. C'est vous dire que les plages horaires de liberté étaient grandes. Une vaste bibliothèque était bien à leur disposition mais les signes leur étaient une énigme à chaque page et la graphie leur semblait bien différente de celle des codex que les savants du navire avaient l'habitude d'utiliser.
Personne n'était resté sur l'île de peur des contagions et les objets qui les entouraient gardaient pour la plupart d'entre eux leur mystère. Comment auraient-ils pu deviner qu'ils auraient pu entendre à distance et voir des images animées plus vraisemblables que nature sur ces drôles de draps blancs qui se déroulaient sur la verticalité des murs et que du son sortait de ces globes suspendus dans les coins des plafonds ? 
Habitués au commandement au cœur même des plus dramatiques tempêtes, les hommes de l'amirauté avaient bien du mal à maintenir un calme relatif parmi ces hommes contraints à l'oisiveté.


Retour au réel ou plutôt à ses représentations.
Navires selon les époques :
1er siècle avant JC :



XIème siècle (tapisserie de Bayeux) souvenez-vous des Normands :


XIXème siècle :


XXème siècle : (ajout pour les malles, 06-04-2015)
XXIème siècle : (ajout pour les malles, 06-04-2015)