vendredi 17 octobre 2008

Attendre le sésame

~ Billet 22 ~ 17 octobre 2008



Pour être autoriser à faire étape ou pour un retour ou la poursuite vers l'inconnu ! Le grand saut, quoi !

La vie s'écoulait paisiblement entre loisirs et conversations. Certains appareils commençaient à livrer leurs secrets comme ces émetteurs de sons dont l'alternance supposait des musiques, bien loin de leurs rythmes et mélodies et des prosodies faisant plutôt penser à des langues, assez différentes les unes des autres, quoiqu'il fût  possible d'y déceler des similitudes. Mais il leur était impossible d'en comprendre le sens !

Photo extraite du rapport 2007 de la Cimade
 
(ce cliché n'est pas de la fiction !)



Sur l'île principale, on s'activait bien autrement autour de cette arrivée singulière.
Voilà plusieurs décennies qu'aucun vaisseau ne s'était aventuré jusqu'à leurs rivages, comme le témoignage d'un de ces reculs historiques que le temps produisait par cycles. Au-delà de l'horizon, des avancées avaient dû être perdues. Des crises, des cataclysmes, et les générations survivantes en  revenaient à des frontières indépassables.
Même source
(ce rapport rend compte de faits réels,
on n'est pas dans la fiction ici
)



Les épidémies ravageuses cinquante ans plus tôt avaient contraint les Atlantes à reconstruire ce sas d'accueil, évidemment désagréable et même violent dans son isolement vécu par les intéressés comme une méfiance désobligeante, sinon comme un rejet. Et ils en étaient sincèrement désolés.
Le confort et les possibilités de distraction avaient été mis là en abondance, comme en excuse à cette situation d'attente. La mémoire collective et le conservatoire des sources audiovisuelles étaient là pour leur rappeler l'indignité dans laquelle on parquait les immigrants informels dans ces camps de transit dont la population pour l'essentiel ignorait ou occultait l'existence. Cette époque était révolue pour leur Histoire mais les nouvelles d'un futur qu'ils estimaient à plus de cinq cents ans les avertissaient qu'on n'en avait pas fini avec ces traitements détestables. Rien à voir, donc, dans les aspects matériels avec ces parcs. Mais la contrainte d'isolement restait pesante.
Pourtant, la « quarantaine », dont le nom était une survivance de ces pratiques ancestrales d'isoler les contagieux 40 jours, n'aurait pas dû s'éterniser ainsi. Les possibilités de contamination microbiennes avaient assez vite été neutralisées par la production de vaccins.
Un autre motif, beaucoup moins désintéressé, avait poussé les Doctes à se pencher avec curiosité sur leurs drôles de machines de propulsion. Des travaux de recherche sur archives avaient bien mis à jour l'existence antique de tels moyens de locomotion, efficaces et peu coûteux, dont des civilisations ultérieures  avaient perdu le savoir faire.
Ce peuple avait un degré de civilisation élevé dont il serait utile de puiser des connaissances nouvelles.
Il convenait aussi d'étudier avec soin leur mode de fonctionnement social pour mesurer leurs apports bénéfiques ou perturbateurs. De cette étude aussi discrète que scrupuleuse, dépendait leur autorisation à débarquer sur Atlantis.