samedi 25 octobre 2014

Deux roues puissance cube, épisode 2

Sur l'image du sujet de la semaine 41 de miletuneA vous de décider* de la découvrir avant ou après la lecture de ce qu'elle m'a inspirée, au croisement d'autres évocations (images support)
Récit vrai en deux épisodes

Episode 2
Nous sommes dimanche. Matin. Enfin déjà presque midi et s'il fait toujours aussi beau, le thermomètre affiche 10, avec du vent. Je vais chercher du pain à pied. A peine un kilomètre, deux aller-retour. Bien couverte.
Un premier "troupeau" de vélos à vive allure, tenue bleue et blanche. Combien sont-ils ? vingt ? trente ? plus ... D'autres groupes moins denses, encore que ... s'échelonnent pendant que je vais vers le bourg. Un solitaire fait demi-tour. Va-t-il à la rencontre de son alter ego ? Beaucoup de cheveux poivre et sel ou blancs débordent des casques, sans compter les barbes chenues. Les tenues sont tout aussi sportives mais plus multicolores, avec ça et là, sur ceux qui sont équipés moins "pro", le jaune flashy des gilets de sécurité.
Un autre contingent nombreux arrive au carrefour. Coup d’œil sur leur droite, "moto !" annonce celui qui est en tête du peloton. elle est encore loin et les premiers passent. Les autres suivent tandis que le motard a dû ralentir et fait pétarader sa moto violemment. Nécessité technique pour ne pas caler ou manifestation d'agacement ?
Deux roues contre deux roues ...
action des pédaliers, multipliée par des dizaines contre au jugez au moins 750 cm3.
Ils viennent tous du bois et partent dans la direction opposée au bourg. Dès le dernier de ce groupe, Le motard a lancé sa moto à l'assaut de la rue pour remonter les vélos, sans aucune visibilité en face.
C'est ensuite que j'ai pris quelques clichés. Dommage que je n'ai pas eu le temps de dégainer pour immortaliser cette scène aussi stupide que téméraire.
Je n'ose imaginer ce qui aurait pu se passer si il avait plu, si j'étais allée chercher du pain en voiture, si j'étais sortie de ma cour, au jugé, car je ne vois pas beaucoup la rue, ni à droite ni à gauche. J'aurais pu sortir juste à ce moment-là !
Je n'y ai pas pensé sur le moment. J'ai continué mon chemin, croisé quelques autres petits groupes n'ayant pas pris tout à fait la même route.
Mon pain et le journal sous le bras, j'ai même croisé un cycliste solitaire à l'arrêt, en train de consulter sa feuille de route à un autre carrefour. C'est là que j'ai appris d'où ils étaient partis et qu'ils faisaient une boucle de quatre-vingt kilomètres.
Sur mon chemin de retour, d'autres retardataires s'échelonnent encore, par le bois ou par le bourg. Un autre dimanche ce sera sans doute un défilé de motards.



* Les mots lus ne sont jamais tout à fait les mêmes que les mots écrits, y compris quand ils sont relus par leur auteur. Les mots impulsés par une image échappent eux aussi, et c'est tant mieux, à un seul déterminisme bi-univoque. Mais il n'est pas gratuit de lire sans voir l'image, ou en l'ayant vu ou en la voyant. Quel que soit votre choix, découvrir l'image support avant ou après, vous ne pourrez remonter le temps pour comparer les expériences.
Le choix de l'une interdit les autres.