samedi 5 février 2011

Le Diable, par Jacques Brel, discours de fin de banquet

Pour compléter et modérer le texte de Chateaubriand* publié pour le Jeudi en poésie, et pour prolonger le bonus de Jean-Pierre :

Prologue :
Un jour, Un jour le diable vint sur Terre
Un jour le diable vint sur Terre Pour surveiller ses intérêts
Il a tout vu le diable, il a tout entendu
Et après avoir tout vu Et après avoir tout entendu
Il est retourné chez lui, là-bas.
Et là-bas, on avait fait un grand banquet
A la fin du banquet, il s'est levé le diable
Il a prononcé un discours :

Ça va
Il y a toujours un peu partout
Des feux illuminant la Terre
Ça va
Les hommes s'amusent comme des fous
Au dangereux jeu de la guerre
Ça va
Les trains déraillent avec fracas
Parce que des gars pleins d'idéal
Mettent des bombes sur les voies
Ça fait des morts originales
Ça fait des morts sans confession
Des confessions sans rémission
Ça va
Rien ne se vend mais tout s'achète
L'honneur et même la sainteté
Ça va
Les États se muent en cachette
En anonymes sociétés
Ça va
Les grands s'arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
L'Europe répète l'Avare
Dans un décor de mil neuf cent
Ça fait des morts d'inanition
Et l'inanition des nations
Ça va
Les hommes, ils en ont tant vu
Que leurs yeux sont devenus gris
Ça va
Et l'on ne chante même plus
Dans toutes les rues de Paris
Ça va
On traite les braves de fous
Et les poètes de nigauds
Mais dans les journaux de partout
Tous les salauds ont leur photo
Ça fait mal aux honnêtes gens
Et rire les malhonnêtes gens
Ça va, ça va, ça va, ça va !

J'avais mis en ligne de mémoire une partie des paroles avec un article de réflexion sur les médias, en prolongement de pensées, souvent outrancières mais non mensongères de Charles Baudelaire dans son journal.
Avant de vous en indiquer le lien, je mets bien en évidence ce commentaire que j'avais dû rajouter

Ne pas lire trop vite, ne pas interpréter de manière écervelée. Qu'on ne se méprenne pas, je ne remets pas en cause le nécessaire travail des journalistes et encore moins le sérieux d'une bonne partie d'entre eux. Baudelaire s'épanchait ainsi dans son journal de bord et il serait sans doute intéressant d'en chercher le motif et de resituer ses propos dans son époque et dans sa manière d'agir ou pas socialement dans son temps ...
Commentaire n°9 posté par Jeanne Fadosi le 23/07/2009 à 23h07

 et qu'il convient de prendre en compte avant de lire mon billet Que penseraient-ils des gazettes actuelles I 
  
paroles sur Genius

Pour écouter le grand Jacques chanter le diable ICI par exemple (je ne suis pas sûre de mettre correctement le lien)

* Le texte de Chateaubriand est écrit au premier degré par un grand écrivain, mais aussi par un catholique sincère et un monarchiste. Il a eu des responsabilités politiques éphémères sous la restauration.
Ne pas pour autant en conclure que j'adhère à ses idées, je suis agnostique (c'est-à-dire pas du tout convaincue par l'existence de dieu(x), mais incapable d'affirmer qu'il(s) n'existe(nt) pas, et révoltée par la violence et les injustices, sous toutes leurs formes.

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