lundi 8 septembre 2014

Défi n°129 Que les moins de vingt ans ...



Pour le défi n°129 des CROQUEURS DE MOTS, Enriqueta nous invite à choisir dans nos photos anciennes (de vingt ans ou plus) celle que nous raconterons sur notre blog ou dont nous dirons pourquoi nous avons choisi celle-là ...
et pas une autre ...

Car c'est bien là le hic ! laquelle choisir. Certes j'aurais pu opter pour la facilité courante et rééditer tel autre billet.
par exemple ce souvenir qui me tient à coeur Des vacances en partage ...
ou encore celui de Mes vacances de rêve ... que je ne vous ai d'ailleurs pas raconté.
ou vous raconter cette mésaventure lors d'autres vacances en Suède en ... 1974,Piqure ou brûlure ? mais là, aucune photo n'a immortalisé cet instant, nos copains n'avaient pas osé ...

Non, c'est le choix de Martine sur Quai des rimes pour la poésie du jeudi qui m'a renvoyé à cet épisode. Une raison supplémentaire pour revenir sur ces vacances 1958 dont je n'avais jamais continué le récit.

L'adaptation des tous premiers jours est maintenant derrière nous, avec l'inévitable bourdon des premiers soirs, après l'extinction des lumières. Ma première colonie de vacances ... On me l'avait fait espérer comme un nouveau monde à découvrir ... J'oubliai bien vite les quelques larmes sur l'oreiller.
La vie maintenant se déroule simplement, rythmée par la régularité rassurante d'un emploi du temps qui alterne les tâches contraintes, les activités dirigées, et les temps libres, les jeux où l'effort physique se fait ludique et des ateliers paisibles qui participent de la création et de la découverte.
Entre le réveil à 8 heures et la toilette du matin, jusqu'à la douche de fin d'après-midi et l'inspection des oreilles pour vérifier si l'on a bien tout récuré, le dîner, une dernière promenade digestive suivie de la veillée, les journées se suivent et le sommeil nous cueille facilement.
Des temps d'ennui ? Il y en a eu sans doute. Pendant la sieste, obligatoire, où je n'arrive pas à dormir. Le reste du temps, même sans occupation dirigée, génère ses jeux spontanés et ses rêveries.
C'est ainsi que j'ai déjà de nombreuses fois fait le tour du baraquement qui abrite nos dortoirs, en courant et en riant, poursuivi par celui ou celle qui est le chat. Oui, je ne l'ai aps précisé, cette colonie est mixte. Ce jour-là, il fait chaud et nous avons même nos chemisettes déboutonnées qui volent au vent. seulement voilà. A-t-il plu dans la nuit ? Est-ce juste une maladresse ? Je manque le virage à l'arrière et plonge directement dans le fossé plus profond que moi, - il faut dire que je suis toute petite pour mon âge, où je prends un bain ... d'orties. La grande ortie, aussi grande que moi, et l'ortie brûlante qui me caresse les mollets.
Inutile de vous décrire dans quel état je sors de là ! Pleine de cloques avec un corps me démangeant des chevilles au sommet du crâne. ... Sans plainte, aussi stoïque que lors de la campagne de vaccination contre la poliomyélite où l'aiguille avait été cassée dans mon épaule lors de la deuxième injection.
Je dois dire que pour me soulager, les grands moyens utilisés ont été aussi radicaux qu'efficaces. J'ai eu droit à deux ou trois bains tièdes d'eau vinaigrée dans une de ces bassines ovales en zinc que l'on trouve peut-être encore dans des brocantes ou chez un antiquaire. Du moins de cette taille pour que j'y entre toute entière. Et pour terminer, un bain au lait d'avoine dans la soirée. La peau était apaisée et je garde de ce dernier bain un souvenir de douceur et d'un parfum aussi étrange que délicat.
Curieusement, je n'ai jamais eu peur des orties. Leur caresse me pique toujours autant. Et je n'ai pas l'impression d'être immunisée contre les rhumatismes !

Vous aimerez peut-être lire le récit de mon départ vers cette première colonie de vacances :
Les grandes vacances de nos enfances (1) et (2)

J'aurais pu aussi, en cette période de rentrée, remettre en ligne des souvenirs plus sombres, comme mon arrivée à Paris pour mes études supérieures et que j'avais décrit pour le Défi n°48 des Croqueurs autour du repas et du partage ou pour le Défi n°66 : au-delà de la fenêtre.