samedi 26 avril 2014

Rana Plaza

Ce billet, programmé jeudi soir en complément du jeudi en poésie des CROQUEURS DE MOTS, est passé complètement inaperçu. Je suppose que l'on continue sans état d'âme à acheter de ces vêtements sans se préoccuper des conditions de fabrication. Là-bas ... ou ici quelquefois dans des ateliers clandestins.

Tant de sueur humaine

Tant de sang gâté 
Tant de mains usées 
Tant de chaînes 
...
En citation ci-dessus, le début du poème de Raymond Queneau, Tant de sueur humaine

Ci-dessous, variations respectueuses, et recueillies, en hommage aux victimes de l'effondrement du Rana Plaza, en pensant à leurs familles

"Tant de sueur humaine"
Tant de poussière
Tant d'inaudibles prières
Tant d'oubli du malheur
Tant de silence sur leurs pleurs
Tant d'insouciance éhontée
Tant de révoltes inécoutées
Tant d'elles, et tant de ils
exposés à mille périls
Tant ? mille cent trente cinq âmes
Tant de règles infâmes
Tant de vies
comme des zombies
sacrifiées au Dieu Profit
Tant de mépris
Tant de corps sans suaires
Tant de ruines pour un ossuaire
Tant de larmes
Tant de vaines alarmes
Tant d'indifférence
Tant d'inconscience

Variations en libre association sur les ruines du Rana Plaza, en profond respect de Raymond Queneau, l'un des co-fondateur du mouvement littéraire de l'oulipo et de Mouloudgji et de Hélène Martin qui l'ont mis en musique et chanté. 
Raymond Queneau, 1903 - 1976, poète et écrivain.
Les écrits de raymond Queneau sont protégés en copy-right. 

le Rana plaza, complexe textile qui s'est effondré le 24 avril 2013 au Bengladesh, faisant 1135 morts, ouvriers et ouvrières prisonniers d'un lieu fermé à clé en dépit des menaces des fissures du bâtiment depuis plusieurs jours.

le Rana Plaza : photo trouvée ICI sur le site de Peuples solidaires

douleur et révolte d'une mère sur les ruines début août 2013, d'après photo AFP