Pour rester dans l'esprit du défi n°60 dont le texte ne devait pas comprendre la lettre E, la suite a été écrite sans la lettre T.
Après un Et, suit toujours un espace. Ce caractère est diffcile à introduire comme consigne d'absence, même si le caractère "espace" n'est apparu que tardivement dans les manuscrits occidentaux.
Alors, j'enchaine directement sur l'absence d'une nouvelle lettre, l'ensemble de ma petite nouvelle, si j'arrive au bout, formera une expression que je commenterai le moment venu.
Pour l'instant, revenons à notre fugitif (ma consigne s'applique à partir du paragraphe suivant).
Ils ont cheminé nuit et jour selon un rythme soutenu et ils découvrent enfin le dessin inoffensif vu d'ici de ce qui est une énorme difficulté.
Ils déboulent du bois comme des loups vers un festin et se réfugient en quelques minutes entre les ruines d'une vieille tour. Les heures qui vont suivre sembleront des siècles. Ils ne peuvent rien entreprendre, juste observerr le long fleuve qui scintille, si proche, et grignoter quelque quignon. Dormir un peu, s'ils le peuvent. L'un d'entre eux guette toujours.
L'obscurité doit être complète et, si tout est bien synchronisé, ils ont peu de temps entre les rondes de police.
- Pourvu que les heures restent les mêmes !
- Ces idiots sont donc réglés comme des métronomes ?
- Non ! rien n'est simple. Comment crois-tu donc que nous soyions ici ? Que nous cheminions seuls sur tous ces kilomètres ? S'ils nous surprennent, ils sont bien obligés de nous contrôler. Et pour l'éviter, ils ...
- ils quoi ?
- Eh bien, ils ... font peu de zèle !
- Tous ?
- Bien sûr que non ! Plus qu'on ne le croit, souvent.
- Et ceux qui font du zèle ?
- ... se méfier de tous, c'est dur !
Pour occuper ce temps vide, pour contrôler cette peur sournoise, il se souvient d'elle, qui est restée près des moutons, des ridules de ses yeux rieurs, de son odeur si douce, de ses gestes précis et généreux. Elle qui semble si présente en dépit de l'éloignement.
à suivre ...