dimanche 29 novembre 2009

Défi n°13 : quatrième à droite (l'ascenseur)

~ Billet 279 ~
Brunô, notre Croqueur de mots en chef, a déjà avalé ascenseurmonterescalier,immeublecageétage, bon, courage.
Pour
 écrire sur l'ascenseur, comment va-t-on faire sans ces mots-là ?



Quoique j'ai des doutes sur les deux derniers. Hmmm ... Bon ... Il va en falloir du courage pour aborder les escalades urbaines auxquelles il nous convie.
Parce que ces cabines magiques, encore faut-il qu'elles ne soient pas en panne. Et justement je voulais renvoyer l' ...
zut, j'ai failli le dire, à l'équipe du Parisien dont je reçois la News letter tous les matins depuis que j'ai parlé de leur journal dans mon blog.
Je l'achète chez mon boulanger pour avoir quelques nouvelles de la région, de temps en temps.
Donc cette semaine, j'ai trouvé cette info le 26/11:
"Miracle dans l'[...] fou
Valérie a eu la peur de sa vie. Mardi soir, les câbles de l’[...] de son HLM ont lâché à la fin de la course. Fort heureusement, elle n’a pas été blessée car le système de sécurité, dit parachute, a bien fonctionné."
(Je n'ose pas écrire le mot défendu, même si ce n'est pas moi qui ait rédigé l'article de presse).

J'avais bien aussi déjà eu l'idée de parler pour les Croqueurs de mots de cette mémorable équipée jusqu'au 14ème de leur tour quand j'avais voulu rendre visite à une amie avant la fin de mon congé de maternité.



Au pied des marches et d'une pancarte malvenue, avec mon nourrisson dans la nacelle du landau, le cadet de deux ans et l'aînée de quatre ans, plein de courage (zut, je l'ai dit ...) et de bonne volonté certes ...
Une joyeuse dégringolade résonnèrent en écho sur le béton et les deux filles de mon amie prirent chacune un de mes vaillants lutins dans leurs bras pour les emporter dans les airs tandis que je suivais en ahanant avec mon petit dernier.

Et voilà que je téléphone à ma cousine. La fille de Titine. Je ne sais pas comment elle trouve encore la ressource de sourire de ses galères. Ses dernières chimio ont eu raison de l'énergie qui lui restait et elle m'avait, sans rire, cette fois-là, raconté sa chute en rejoignant son appartement la dernière fois qu'elle s'était rendue à l'hôpital.
Tiens, il y avait panne aussi dans son HLM.
Que nenni ! Longtemps, les habitations à loyer modeste ont méconnu ces élévateurs des beaux quartiers. La loi a fini par les exiger pour les constructions neuves dépassant cinq niveaux. Voilà pourquoi il y a tant de collectifs respectant cette règle, enfin presque. C'est sans doute à ce moment-là qu'on a inventé les entre-sols.

J'étais soucieuse car l'incident, outre les hématomes aux genoux, l'incitait à renoncer à sa prochaine séance de soins.
Alors quand elle m'a expliqué qu'elle y était allée et que pour rentrer, son mari s'était mis derrière elle et l'avait poussé pour l'aider dans son ascension, avec sa gouaille presque habituelle, j'ai balancé entre soulagement, une grande envie de sourire en imaginant la scène, forcément cocasse, et l'impuissance devant l'absurdité de leur situation.
Et pardon de cette note un peu moins souriante, je pense forcément à toutes ces personnes de moins en moins mobiles, qui sont là depuis bien longtemps, ne peuvent pas déménager, et se retrouvent souvent dans l'impossibilité de s'échapper de leur appartement, tout simplement parce que chez eux, il n' a pas cet aménagement devenu si banal ou qu'il est trop souvent en panne.