Eh bien oui, vous avez peut-être deviné que j'allais faire parler d'Aymard, le klaxon. C'est qu'il en aurait des choses à raconter, s'il pouvait se faire comprendre !
C'est Brunô, un grand dévoreur parmi les Croqueurs de mots, qui attend nos mots de tête n°11 pour apaiser sa faim.
Faire parler un objet, quand son langage est inconnu, pas facile, n'est-ce-pas ? Et je vous entend d'ici ...
Comment a-t-elle fait ? Avec une loupe, en scrutant la photo, dans les plis de la banquette, j'ai retrouvé un pou de poilu. Et alors là, ce fut lumineux, car il a bien voulu me servir d'interprète. Il avait noté sur des petits carnets les confidences son ami Aymard. Et le pou a eu l'extrême amabilité de me confier ses carnets. Il y en avait quatre, un par année, de 1914 à 1918. Le dernier s'arrêtait au 11 novembre.
Pour brunô, je l'ai ouvert, un peu au hasard :
Un
jeudi comme un autre,
Nous approchons d’Épernay,
Le chauffeur a bien roulé.
C'est le moment de donner de la voix,
Car je suis toujours aux abois.
Malgré tout mon tintamarre,
Je crains ces deux lascars,
Têtes brûlées,
pleines d'acné.
Faubourgs silencieux.
Ils ont dû rester chez eux.
C'est étrange,
Ce ne sont pas des anges.
Ah les voilà, ces deux ados
Qui complotent dans mon dos.
Je sais bien que vous en rêvez,
Mais c'est pas beau si vous saviez.
Ne montez pas mes amis,
Vous auriez de gros ennuis.
Moi je klaxonne,
en avant, je claironne.
Ces têtes blondes curieuses
Me semblent bien silencieuses.
Derrière, je l'ai deviné.
Sous la bâche ils se sont cachés.
Pour voir le front
Ils ont pris le fourgon.
Sans souci
Ils sont partis.
Leurs parents, c'est une certitude,
Doivent être morts d'inquiétude.
Mon timbre s'en éraille.
Pourvu qu'il n'y ait pas de mitraille !
Ils sont venus.
Ils n'ont rien vu, rien entendu.
Inconscience de la jeunesse,
Regardez, entendez toute cette détresse !
Rentrez chez vous,
La guerre n'est pas pour vous.
Nous approchons d’Épernay,
Le chauffeur a bien roulé.
C'est le moment de donner de la voix,
Car je suis toujours aux abois.
Malgré tout mon tintamarre,
Je crains ces deux lascars,
Têtes brûlées,
pleines d'acné.
Faubourgs silencieux.
Ils ont dû rester chez eux.
C'est étrange,
Ce ne sont pas des anges.
Ah les voilà, ces deux ados
Qui complotent dans mon dos.
Je sais bien que vous en rêvez,
Mais c'est pas beau si vous saviez.
Ne montez pas mes amis,
Vous auriez de gros ennuis.
Moi je klaxonne,
en avant, je claironne.
Ces têtes blondes curieuses
Me semblent bien silencieuses.
Derrière, je l'ai deviné.
Sous la bâche ils se sont cachés.
Pour voir le front
Ils ont pris le fourgon.
Sans souci
Ils sont partis.
Leurs parents, c'est une certitude,
Doivent être morts d'inquiétude.
Mon timbre s'en éraille.
Pourvu qu'il n'y ait pas de mitraille !
Ils sont venus.
Ils n'ont rien vu, rien entendu.
Inconscience de la jeunesse,
Regardez, entendez toute cette détresse !
Rentrez chez vous,
La guerre n'est pas pour vous.
Jeanne
Fadosi, le mercredi 11 novembre 2009
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