Connaissez-vous ce paysage ?
Nous sommes près d'un phare qui domine la Seine et le Marais Vernier. La vue porte loin et sans doute pour éviter les chutes de promeneurs imprudents, un grillage a été dressé tout le long de la falaise. Il est vrai que l'apic au dessus des bois et des prés est impressionnant !
C'est là que nous faisons halte en direction de la table d'orientation. Trois enfants s'y sont installés mollement avachis, de notre point de vue d'adulte, sur le plat de la table mais ils s'écartent sans que nous ayons eu rien à demander.
Ce minuscule espace était peut-être leur pays imaginaire et le symbole de la conquête du monde.
L'un d'eux cependant lance un caillou de belle taille droit devant lui au delà du grillage. De sa place, il peut avoir l'illusion qu'il le lance dans rien.
Alors, je leur demande simplement s'ils sont ont courant de ce qui s'est passé en Corse récemment. Non, disent-ils avec des yeux ronds. Je leur explique que des enfants à peu près de leur âge ont jeté une pierre du haut d'une falaise et qu'elle a tué un bébé en l'atteignant à la tête.
Ils n'ont pas fait de commentaires mais ont reposé les autres cailloux.Sans doute leur intention était bien éloignée d'une quelconque malveillance et la pierre messagère prenait son vol dans leur rêve, en direction du grand large, sur le trajet des mouettes.Sans doute n'étaient-ils qu'ignorants de la réalité de la pesanteur ou du moins voulaient-ils en nier sa prégnante contrainte.
A quel âge croire encore à l'impossible si ce n'est même plus le privilège de l'enfance ?La tâche de l'adulte, ingrate et nécessaire, est de montrer l'impossible et ses dangers sans briser les ailes de leur espoir.
C'est là que nous faisons halte en direction de la table d'orientation. Trois enfants s'y sont installés mollement avachis, de notre point de vue d'adulte, sur le plat de la table mais ils s'écartent sans que nous ayons eu rien à demander.
Ce minuscule espace était peut-être leur pays imaginaire et le symbole de la conquête du monde.
L'un d'eux cependant lance un caillou de belle taille droit devant lui au delà du grillage. De sa place, il peut avoir l'illusion qu'il le lance dans rien.
Alors, je leur demande simplement s'ils sont ont courant de ce qui s'est passé en Corse récemment. Non, disent-ils avec des yeux ronds. Je leur explique que des enfants à peu près de leur âge ont jeté une pierre du haut d'une falaise et qu'elle a tué un bébé en l'atteignant à la tête.
Ils n'ont pas fait de commentaires mais ont reposé les autres cailloux.Sans doute leur intention était bien éloignée d'une quelconque malveillance et la pierre messagère prenait son vol dans leur rêve, en direction du grand large, sur le trajet des mouettes.Sans doute n'étaient-ils qu'ignorants de la réalité de la pesanteur ou du moins voulaient-ils en nier sa prégnante contrainte.
A quel âge croire encore à l'impossible si ce n'est même plus le privilège de l'enfance ?La tâche de l'adulte, ingrate et nécessaire, est de montrer l'impossible et ses dangers sans briser les ailes de leur espoir.
L'impossible,
nous ne l'atteignons pas.
mais il nous sert de lanterne.
René Char (L'âge cassant)
René Char (L'âge cassant)