jeudi 29 novembre 2012

Le veston de Gaston, de Jeanne Fadosi

Réédition pour le jeudi en poésie des CROQUEURS DE MOTS d'une fantaisie écrite pour le prénom du mercredi

Ben voui ! encore !
Jill Bill (JB) à la barre nous demande de causer poétiquement de notre parentelle.
Comme j'ai coutume de mettre dans cette rubrique des poèmes de poètes, j'aurais pu en choisir parmi ceux de Victor Hugo dans L'art d'être grand-père, quand il évoque sa petite fille Jeanne ou son petit fils.
Ou cette délicate Poésie pour un Grand-Père, trouvé il y a bien longtemps dans une petite revue de poésie, écrit par un jeune de 13 ans
Je me suis souvenue de mon Tonton Gaston que j'avais décrit pour sa cour de récré, celle de JB, quand le prénom Gaston avait été le prénom du mercredi.



Une fois n'est pas coutume,
 j'en ai connu qui n'est plus
et c'est à titre posthume
qu'ici même vous l'avez vu.

C'était mon tonton Gaston
Il ne mettait son veston
que dans les grandes occasions
Repas de fêtes et communions.

Mieux valait un bleu de travail
A genoux avec la truelle
en construisant vaille que vaille
charriant le sable avec la pelle.

Le dimanche en casque et lunettes
il roulait en motocyclette
et quand c'était la saison
chassait avec ses compagnons

Avec son chien et son fusil
Il partait au petit matin
traquer une ou deux perdrix
et même un lièvre ou un lapin

Sans plus, il n'était pas question
de prélever plus que raison.
La joie était dans la sortie
les bottes dans les orties.

J'étais encore petite fille,
déjà un peu scandalisée
qu'on pût aller jusqu'à tuer
des bêtes comme on joue aux billes.

Quand il s'agissait de la pêche
dont on faisait de la réclame
avec une petite canne à pêche
je n'avais pas ces états d'âme !

Il est vrai que nous respections
avec nos pièges en hameçons
la rivière et ses poissons
comme nous en avait fait la leçon

Notre tonton
Gaston

Jeanne Fadosi, pour le prénom du mercredi 29 décembre 2010



pour les autres illustrations du billet d'origine, clic sur le titre d'Un veston pour Gaston
Ma tante, c'était la femme du maçon, dans Un autre temps de lessives ...

jeudi 22 novembre 2012

Avec les ailes d'un oiseau, de Jeanne Fadosi

Les oiseaux sont à l'honneur grâce à la suggestion de Suzâme pour ce deuxième jeudi en poésie du défi n°90 des CROQUEURS DE MOTS.

Alors oui, il m'arrive de mettre en ligne sur ce blog des poèmes que j'écris. Ou des fantaisies qui en tiennent lieu comme ... x ... y ... Z ou quelques uns des prénoms du mercredi (Olive, comme un oiseau sans cage ; Amédée l'oiseau céleste).

lundi 19 novembre 2012

Défi n°90 : "Un mot pour un autre"

Le défi n°90 des CROQUEURS DE MOTS est lancé depuis la coquille deSuzâme (avec une petite pensée pour Tricôtine)

En voici la consigne  :

C’est la fête sur le bateau, sur la place ou n’importe où (île, autre planète).
Il y a de l’ivresse dans l’air. Certains dansent et titubent et surtout l'animateur dit n'importe quoi en confondant les mots.

jeudi 15 novembre 2012

Automne malade, de Guillaume Apollinaire

Défi n°90 des CROQUEURS DE MOTS chez Suzâme : votre coup de coeur ce jeudi.
J'en aurais tant ...
Alors, comme fil conducteur, et pour prolonger les saveurs automnales Entre ombre et lumière proposées par Christiane et l'évocation de Guillaume Apollinaire, le poète expérimentateur, un de ses poèmes sur l'automne.

Automne malade

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes* aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule

Guillaume APOLLINAIRE, Alcools, 1913

*Dans la mythologie germanique et scandinave les nixes sont des nymphes aquatiques qu’affectionne l’auteur (cf la Lorelei, qu’il évoque dans un autre poème). Apollinaire les qualifie de « nicettes », de l’ancien français « nice » : niais, mignon.

Derniers coings et feuilles sur un cognassier voisin (cliché sans retouche au zoom)

Guillaume Apollinaire, poète, 1880 - 1918. Alcools, publié en 1913 aux Mercure de France, est un recueil de poèmes écrits entre 1898 et 1913.

J'ai déjà mis ce poème en ligne ICI pour illustrer le thème de la rumeur proposé par Enriqueta pour le défi n°80.
J'y avais mis un lien pour l'écouter par Léo Ferré lien qui n'est plus disponible.
.

jeudi 8 novembre 2012

Auprès de leurs arbres ...

... Musset, Saint Pol Roux, Brassens, Rouzaud et Monet

Si Enriqueta, à la barre de la coquille des CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°89, nous a donné un rendez-vous en poésie, puis convié  à revisiter un petit lieu ... c'est sans doute pour mieux nous (me) ramener "auprès de mon arbre".

lundi 5 novembre 2012

Défi n°89 : Un petit lieu ...

C'est Enriqueta qui tient la barre de la coquille des CROQUEURS DE MOTSpour le défi n°89.
Tricôtine, depuis son lieu de villégiature convalescence, nous demande defaire le buzz sur la coquille et nous informe que le n°90 sera piloté par Suzâme et le n°91 par Jill Bill. Ensuite, les tours de quart sont à prendre ...
La consigne en est la suivante :
"C'est un petit lieu qui ne paye pas de mine (un banc public, une ruelle, une place, un arrêt de bus, etc...), un endroit qui ne vaut pas le détour sauf pour vous. Décrivez ce lieu et racontez pourquoi il vous plaît (ou déplaît) autant..."

jeudi 1 novembre 2012

Un rendez-vous, de Sully Prudhomme (extraits)

pour le défi n°89 des CROQUEURS DE MOTS, proposé par Enriqueta "rendez-vous".
Voici des extraits de ce poème sublime pour ceux qui manquent trop de temps.  
Mais je vous invite avec insistance à lire le poème en entier ICI

Un rendez-vous

Dans ce nid furtif où nous sommes,
Ô ma chère âme, seuls tous deux,
Qu'il est bon d'oublier les hommes,
Si près d'eux !

Pour ralentir l'heure fuyante,
Pour la goûter, il ne faut pas
Une félicité bruyante ;
Parlons bas.

Craignons de la hâter d'un geste,
D'un mot, d'un souffle seulement,
D'en perdre, tant elle est céleste,
Un moment.

Afin de la sentir bien nôtre,
Afin de la bien ménager,
Serrons-nous tout près l'un de l'autre
Sans bouger ;

Sans même lever la paupière :
Imitons le chaste repos
De ces vieux châtelains de pierre
Aux yeux clos,

Dont les corps sur les mausolées,
Immobiles et tout vêtus,
Loin de leurs âmes envolées
Se sont tus ;

[ ... ]

Hors de la sphère ensoleillée 
Dont nous subîmes les rigueurs, 
Quelle étrange et douce veillée 
Font nos cœurs ? 

Je ne sais plus quelle aventure 
Nous a jadis éteint les yeux, 
Depuis quand notre extase dure, 
En quels cieux. 

Les choses de la vie ancienne 
Ont fui ma mémoire à jamais, 
Mais du plus loin qu’il me souvienne 
Je t’aimais ... 

Par quel bienfaiteur fut dressée 
Cette couche ? Et par quel hymen 
Fut pour toujours ta main laissée 
Dans ma main ? 

Mais qu’importe ! ô mon amoureuse, 
Dormons dans nos légers linceuls, 
Pour l’éternité bienheureuse 
Enfin seuls ! 


Sully Prudhomme, Les vaines tendresses, 1875

Sully Prudhomme, 1839 - 1907, premier prix Nobel de littérature en 1901



Un rendez-vous, de Sully Prudhomme (poème en entier)

"Rendez-vous", c'est le sujet du 1er jeudi en poésie proposé par Enriqueta pour ledéfi n°89 des CROQUEURS DE MOTS

Et comme si ce n'est aujourd'hui, c'est dans les jours qui viennent que je vais aller près de la tombe où reposent les os de mes parents, je dépose en pensées ce poème en guise de fleurs, même si j'y ajouterai quelques pensées ou de la bruyère ...
Il faut lire ce poème en entier ...