lundi 26 décembre 2011

Défi n°71 : "Un visiteur venu des étoiles"

"Un visiteur venu des étoiles", c'est le défi n°71 piloté depuis sa galaxie parPoésienne pour les CROQUEURS DE MOTS.

Le temps n'est pas venu de vous dire de quelle étoile j'arrive. Victor Hugo en contait des milliers rien que dans La voie lactée !

Je viens tout juste d'atterrir (si l'on peut dire) et vous allez bénéficier en bonus de la première page de mon journal de voyage, si toutefois la traduction automatique fonctionne. J'espère que ma pensée ne sera pas trop sommairement réduite ni trahie. Nos aptitudes à penser et concevoir les mondes sont tellement plus complexes et élaborées que vos rudiments, (que dire des terriens ! mais chut !) alors même que nous n'en sommes qu'au début de la connaissance.

ps : aucun risque que mon journal soit lu par des terriens, ils leur faudra encore du temps pour trouver ma pierre de rosette*, s'ils y arrivent.
* la pierre de rosette leur a permis de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens au début de leur XIX ème siècle.

Ma mission : mission fadosi, XYZ
Destination la terre n°@3700TPZ, voie lactée, galaxie n°codé
en immersion totale pour observation des êtres humains
libre choix des moyens
Seules obligations, absolues : ne pas se faire démasquer, ni capturer.
Ne pas se poser de questions sur le sens de la mission.


Dimanche 18 décembre 2011, 19 heures sur 24

Je ne suis pas volontaire pour cette mission, personne n'en voulait. Désigné par défaut ! Je voulais une destination lointaine, mais pas cette terre à la réputation la plus lamentable de toutes les planètes de toutes les galaxies de tous les mondes connus. Les Humains par dessus le marché, ces êtres insignifiants alors que même sur la terre il existe de nombreuses espèces bien plus dignes d'observation et d'étude !

Ne pas se poser de questions ... soit !

Le trajet m'a paru une éternité, heureusement que nous allons infiniment plus vite que leur plus grande vitesse ! Il m'aurait fallu des milliers d'années à leur vitesse de la lumière. J'arrive en pleine polémique à ce sujet.
Je suis parvenu à destination après exactement 23 jours 13 heures 19 minutes et 3 secondes dans un métro parisien bondé comme aux heures de pointe un jour de travail et encombré de paquets. J'ai dû me coller au plafond pour ne pas être piétiné.
Pas question de me glisser dans la peau d'un humain ; grand, petit, jeune, vieux, mâle, femelle, transgenre, peau claire ou foncée, pauvre, riche, obéi, obéissant ... (notions abstraites difficiles à saisir)
Quelle nuance de peau choisir ? Le choix est affreusement restreint, même dans leur spectre de couleurs arc-en-ciel, si réducteur par rapport aux nôtres ; ils déclinent la couleur de la peau dans une seule bande de nuances, étroite, du crème clair rosé au brun foncé. Heureusement, Gé met des couleurs à leur quotidien monochrome !
Avec ça, ils s'emmaillotent dans tout un accoutrement qu'il faut mettre et enlever tous les jours, laver, sécher ... Ils l'appellent des vêtements. C'est ce qui les distingue des autres vivants. Pas même capables de réguler leurs échanges thermiques sans aide extérieure !

Je me suis glissé dans un microbe hébergé par une puce. Des qui savent vivre discrets, en symbiose, sans altérer leur lieu de vie. Sous le col de manteau où j'étais en équilibre, j'ai exploré pas moins de 6 couches d'habits et sous-vêtements ! plus un bonnet et un cache-nez ... et des odeurs ...

Je n'ai pas encore trouvé la lumière, ils en ont beaucoup, utiles ou non, mais ils la fabriquent. Il pleut et l'on n'aperçoit aucune étoile pas même leur lune ou leur soleil. Attendons le jour ...

Mes premières observations éveillent mon intérêt sur cet objet d'études :
Les êtres humains ne sont certes pas les plus doués de leur planète et encore moins des univers, mais ils le croient ! Plus étrange encore, chacun croit faire partie d'une catégorie supérieure aux autres.
Dans chaque catégorie, les uns se croient supérieurs, d'autres leur font allégeance, d'autres le contestent.
Impossible de passer inaperçu en se glissant dans la vie d'un humain. Il arrive toujours une circonstance où l'on est l'autre, le différent, l'étrange étranger, plus sûrement encore qu'en restant extra-terrestre, encore que ...
De ma position hors champs, je vais pouvoir explorer les ressorts de ces comportements qui m'intriguent. Pour le moment, je n'y vois que l'arbitraire le plus total.

Agent Fadosi, note n°1 19h28