Tradition, tradition, ... Lilie nous convie pour le Défi n°70 des CROQUEURS DE MOTS à réchauffer le cœur de l'hiver (cœur encore timide cette année, mais ne nous en plaignons pas, trop ont déjà bien du mal à se chauffer !) en illuminations.
... à partir d'une deux ou trois photos qu'elle nous propose, ou toutes, à parsemer de mots, (mais pas trop), à touiller pour illuminer l'hiver approchant ...
Cinq, quatre, trois, deux un, TOP pour une rétrospective de celles de Paris avec une charmante archive de l'INA.
et une archive perso Illuminations de Noël ... et coulisses (décembre 2010 pour le récit-témoignage, décembre 2008 et 2009 pour les photos)
C'est sans doute ce qui ce sera passé un de ces jours du début décembre 2011, pour perpétuer une tradition de lumière ... à moins que ...
Que de trouvailles et d'inventivité depuis les premiers embrasements aux flambeaux ...
J'ai longtemps aimé sillonner les rues de Paris les soirs de décembre, gardant au fond de mon cœur le même émerveillement enfantin que je croyais reconnaître dans les yeux de mes enfants.
Pour eux, je dominais mon envie de fuir la foule pour leur montrer les vitrines des Grands boulevards. Une sortie quand c'était possible ; pas chaque année, évidemment.
J'allais même quelquefois jusqu'à braver la circulation des centre ville pour que nos trajets s'éclairent de cette fête scintillante.
Quelquefois même, un monstre laid s'en trouvait transfiguré laissant danser les ombres en un ballet suranné.
De ces moments qu'on maquillait en rêves, il ne me reste qu'impressions fugaces, un pierrot lunaire, géant captif d'un entrelacs de branches, âme errante sortie de son sommeil de pierre. Redevenu pour un temps le tailleur qui bâtissait des cathédrales avec tant d'autres compagnons.
Tâches de toute une vie, de tant de vies, qui ont érigé ces monuments que l'on admire, d'un bout à l'autre de la terre, que l'on habille de lumière ces jours d'hiver, tant de bâtisses, œuvres de démesure, défiant les règles de tout calcul d'optimisation, et qui continuent à susciter d'autres projets, d'autres réalisations incongrues, qui n'ont même pas l'alibi du divin.
Admirera-ton dans cent ans, dans mille ans, ces phallus dressés cherchant à dépasser le kilomètre de hauteur ? comme nous le faisons des pyramides, de la cité interdite ou des cathédrales ?
Il me semble que depuis tout ce temps, il devrait y avoir un toit décent pour chacun, pour chacune, quelques fenêtres où, les soirs quand vient l'hiver, on pourrait allumer sur leur rebord des bougies pour noël.