vendredi 8 août 2008

Si par hasard

~ Billet 10 ~
Je m'étais dit que je ne regarderais pas la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques. 

Non par pour snober le peuple chinois, mais il y a longtemps que ce grand bazar (les Jeux Olympiques en général) me semble plus loin du sport et de la fraternité entre les peuples que de la vitrine de nos sociétés de consommation compulsives de futilités et de glorification de l'économie libérale. Je n'avais pas regardé l'ouverture des jeux de Sydney ni celle d' Athènes. Le ton avait été donné par le spectacle d'ouverture, superbe,il est vrai, des jeux d'hiver d'Albertville. Les suivants étaient revenus à plus de sobriété.
Mais voilà, le stade a comme surnom le nid d'oiseau et j'ai fait le lien avec le pauvre nid délogé dont j'ai parlé dans l'un de mes premiers billets et qui, depuis, a été complètement émietté. Est-ce la tempête de l'autre jour ? Ses matériaux ont-ils tout simplement été recyclés pour élaborer un autre nid ?
Deuxième coincidence, le 8 est mon mois de naissance et le 29 comme les 29èmes  jeux, c'est le jour de mon anniversaire. J'y ai vu un signe. Le spectacle était magnifique et curieusement, ce sont les racines qui ont été mises en valeur, ainsi que des symboles universels tels la colombe de la paix ou les minorités en costumes traditionnels.
Le réel ne respecte jamais les utopies et les utopies en actes dégénèrent en farces douloureuses.

Mais qui sommes-nous pour donner des leçons de démocratie quand les pouvoirs sont dans les mains des financiers et des cyniques?

Quand des êtres humains qui ont le même sang dans les veines et la même chair sous la peau, sont appelés des sans papiers, sont traqués, conduits hors de nos frontières et parqués en attendant dans des centres de rétention ? Quel nom hypocrite pour ce qui n'ose se nommer ! Attirés par le miroir aux alouettes d'un eldorado de pacotille vu à la télé, ils se sont fait piéger une première fois par des passeurs sans scrupules qui ont tout compris de la société de marché et ensuite par nos pays qui ont perdu leur sens de l'hospitalité.

Quand un dessinateur humoriste, qui a certes poussé le bouchon un peu loin, est victime de l'autocensure de son rédacteur (pardon ex) en chef ? Certes, il n'ira pas en prison, mais tout de même.

Quand, enfin jugé après un séjour de plusieurs années dans un lieu offshore de tout droit, le chauffeur d'un individu maléfique est condamné à une peine bien légère mais qui ne mettra pas fin à sa détention ?

La Chine nous rappelle deux principes essentiels :
En toute chose, il y a tout et son contraire, du bon et du mauvais, du beau et du laid, du tonique et du calme, le yin et le yang.
Que serait le monde si la poudre avait été utilisée comme les Européens s'en sont servis par la suite pour conquérir le Nouveau Monde ?
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