jeudi 13 mars 2014

Au-delà de l'aube, de Jeanne Fadosi

Réédition (13 mars 2014) augmentée pour ce jeudi en poésie, lire aussi le poème de Max Jacob et celui de Jamadrou
1ère édition 07/12/08 19:37  
Note du jeudi 13 mars 2014 :
aujourd'hui 13 mars 2014, cela fait 3 ans que nous découvrions sur nos écrans de télévision les suites du séisme et du tsunami de Sendaï et ce qu'il advenait ou du moins ce qu'on nous disait au compte gouttes de ce qu'il advenait de la centrale nucléaire de Fukushima. Quand j'ai écrit ce poème en 2006, je n'imaginais pas que ce que je pense inévitable depuis les années 1970, déjà éprouvé en 1979 et en 1986 de plus en plus fort, se reproduirait si tôt et avec cette ampleur.
J'imaginais encore moins que l'amnésie viendrait si vite et que l'inertie des humains serait telle.
Ni qu'on oublierait aussi vite aussi la tempête Xynthia et ses conséquences du 26 février au 1er mars 2010 dont cette catastrophe un an après avait vite eclipsé le triste anniversaire. Ni que l'on découvrirait tout au long de cet hiver atypique 2013-2014 que peu de leçons avaient été, sinon retenues, du moins suivies de mesures, hors les zones déjà atteintes.
Ni qu'un scandale majeur de santé publique, relatif à un vaste trafic d'enfouissement illégaux de déchets toxiques, mis furtivement dans les medias la semaine dernière, passe à la trappe pour laisser la place à des cris d'orfraies sur des sujets qui n'en sont pas.

Rappeler ces évidences, c'est le contraire du désespoir, c'est croire qu'elles peuvent encore être entendues. C'est le contraire du pessimisme et certes je n'ai pas le talent de dire de Michel Serres et encore moins celui d'agir et de faire savoir de Pierre Rabhi.

Note du jeudi 4 juillet 2013 :
Lors de la mise en ligne intiale de ce billet, le dimanche 7 décembre 2008, j'écrivais ceci : (le surlignage a été rajouté ce jour mais pas la phrase).
Le président de la République François Hollande a relevé de ses fonctions la ministre de l'écologie, Delphine Batho mardi 2 juillet 2013, sur proposition du premier ministre François Ayrault, pour avoir critiqué publiquement la réduction de 7% faite au budget 2014 du ministère de l'écologie et dit sa déception.
Ce que j'écrivais en 2008 est toujours et plus que jamais d'actualité.


Il y a quelque temps, j'avais créé une première page avec un poème composé il y a environ deux ans. Ma sensibilité aux blessures que les hommes infligent à notre planète, je la porte en moi depuis toujours, d'aussi loin que je puisse me souvenir de ma conscience  au monde en tous cas.
Ma fibre "écologique" n'a pas attendu que des politiques s'en emparent. Il faut bien je suppose, porter l'alarme sur ce terrain encore que je ne suis pas persuadée que les conflits d'intérêts et les enjeux planétaires y fassent bon ménage.
Le temps presse pourtant de plus en plus et pas seulement par rapport au réchauffement climatique. Ensemble, et sans exclusive, nous pouvons encore faire reculer le soir de la terre. Sans renoncer à aller voir ce qu'il y a au-delà de l'aube, car je suis convaincue que si la terre a connu un vieillissement accéléré depuis, disons le début de l'ère industrielle, vers le XVIIIème siècle, nous n'en sommes encore qu'aux balbutiements de l'humanité.
Ne trahissons pas la sérénité de ces petits enfants qui nous font confiance, donnons nous les meilleures chances de leur laisser le temps de connaître une vie plus généreuse et belle que celle qui se prépare en ce moment.



Des volutes blafardes,
A l'aube vacillante,
Font un cocon précaire
Aux bourgeons frissonnants.
Le trille volubile
S'éteint avec le jour,
Tandis que pas à pas
L'obscur cède à l'aurore.
Ombre indécise encore
Qui tantôt insolente
Enchantera l'espace
De ses verts éclatants,
En cet instant infime
Où s'évitent deux mondes,
La nature s'ébroue,
Aux hommes indifférente.
Oh, dormeurs inconscients
De cette agonisante !
Oh, dormeurs insouciants
Des destins qu'elle enchante ! 

Le soir de l'aube et de la terre
- Jeanne Fadosi - octobre 2006
Mis en page avril 2008 (nettoyée des bugs 05/06/2013)