jeudi 30 mai 2013

Le parti d'en rire, paroles Pierre Dac et Francis blanche ...

second jeudi en poésie des CROQUEURS DE MOTS sous la baguette de Fanfan pour le défi n°103

Je me souviens dans les années 1950, autour du poste de TSF en beau bois plaqué d'acajou, d'un rendez-vous quotidien pour écouter signé furax
Je me souviens que l'on évoquait déjà en souriant "Le parti d'en rire" qui avait nourri une émission loufoque

Musique de Maurice Ravel, 
et bien sûr avec l'interprétation savoureuse des Quatre Barbus :

bonus de dernière minute grâce à Quichottine, depuis son cahier à spirales : nos deux comparses Dac et Blanche themselves créant le parti d'en rire devant une caméra

Oui
Notre parti
Parti d'en rire
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti
Notre parti
Parti d'en rire
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti

Sans parti pris nous avons pris le parti
De prendre la tête d'un parti
Qui soit un peu comme un parti
Un parti placé au-dessus des partis
En bref, un parti, oui
Qui puisse puisse* protéger la patrie
De tous les autres partis
Et ceci
Jusqu'à ce qu'une bonne partie
Soit partie
Et que l'autre partie
C'est parti
Ait compris
Qu'il faut être en partie
Répartis
Tous en un seul parti
Notre parti

Nous avons placé nos idéaux
Bien plus haut
Que le plus haut
Des idéaux

Et nous ferons de notre mieux
Cré vindieu de vindieu de vindieu
Pour que ce qui ne va pas aille encore mieux
Oui pour vivre heureux
Prenons le parti d'en rire
Seules la joie et la gaieté peuvent nous sauver du pire
La franche gaieté
La saine gaieté
La bonne gaieté des familles

(refrain)

Nos buts sont déjà fixés:
Réconcilier les oeufs brouillés
Faire que le veau d'or puisse se coucher
Apprendre aux chandelles à se moucher
Aux lampes-pigeons à roucouler
Amnistier les portes condamnées
A l'exception des porte-manteaux
(tiens ça rime pas, ah oui je sais, je sais:)
C'est pour ça qu'y peuvent s'accrocher
Exiger que tous les volcans
Soient ramonés une fois par an
Simplifier les lignes d'autobus
En supprimant les terminus
Et pour prouver qu'on n'est pas chiches
Faire beurrer tous les hommes-sandwichs

Voilà quel est notre programme
Voilà le programme
Demandez le programme
On le trouve partout
Je le fais cent sous

Mais... pas d'hérésie!

- Notre parti
- Parti d'en rire, oui
- Non!
- Si!
Crétin ! (merde !)
- Pauvre type!
- Abruti!

Et voici... ce qu'est notre parti
Oui!
Paroles de Pierre Dac et Francis Blanche, sur la musique du Boléro de Maurice Ravel, interprètes, les quatre barbus, vers 1950

* en italiques les corrections à la réécoute des quatre barbus. Je n'ai pas tout mis

Pardon Fanfan, ils ne sont pas loin de la poésie de Queneau et de sa "cocasse méditation sur le langage". Je trouve qu'ils ont leur place au panthéon des poètes.

lundi 27 mai 2013

Défi n°103 : "Je me souviens"

Deux sujets au choix chez Fanfan pour ce défi n°103 des CROQUEURS DE MOTS sous la tutelle cool et confiante de Tricôtine.
Je suis sûre que des aminautes tricoteront des textes divers et inattendus à partir des titres de Tino Rossi, le payse de Fanfan, chanteur-interprète de charme de son état. J'ai eu peur de faire fuir le soleil pour toute cette année en invoquant petit papa noël à la veille du mois de juin.
J'ai donc opté pour la manière de Pérec : "Je me souviens".

jeudi 23 mai 2013

Mignonne, allons voir si la rose ..., de Pierre de Ronsard

Pour le défi n°103 des CROQUEURS DE MOTSFanfan à la baguette nous laisse libre de célébrer la poésie à notre guise tout en nous titillant les neurones sur les traces des chansons de Tino Rossi :

Réédition de ce poème de la Renaissance initialement publié pour le jeudi en poésie du 12 août 2010
Si vous souhaitez le lire en l'écoutant, plusieurs possibilités :
par le chœur Korrigane (ça ne me rajeunit pas, je me souviens de ce groupe vocal de ma jeunesse), en solo accompagné d'un luth par lutesongs,
ou encore ICI
ou cette interprétation limpide de Dominique Montaulard-Ziani ICI ou encore celle-ci, superbe, les deux étant mis en musique par Jehan Chardavoine en 1576

à moins que vous n'en préfériez une version orchestrale ICI

Une bonne trentaine de compositeurs se sont essayé avec plus ou moins de bonheur à mettre en musique ce poème célèbre.

Dernière minute 10h50, je viens d'apprendre le décès à 79 ans de Georges Moustaki, un autre troubadour des temps modernes (source Le Parisien, 23/05/13, 10h46)
(d'où un rajout à la fin de ce billet)    


un clic sur l'illustration pour l'agrandir

Mignonne allons voir si la rose
Qui se matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
N'a point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las, ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse.
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard, 1524 - 1585, recueil Les odes

Certains diront qu'il ne s'agit pas d'amour mais de badinage ou bien que le Poète avait d'autres intentions moins éthérées.
Grand amour ou rencontre d'un jour, ça commence par de la séduction.
Et avouez que même avec des images sûrement transparentes pour qui n'était pas oie blanche, ces vers ont plus de classe que certaines demandes actuelles très directes, puisque c'est à la mode.

Réédition en clin d’œil à Fanfan car Les roses ont été chantées par Tino Rossi dans maintes de ses chansons et qui sait s'il n'est pas fait référence à Ronsard quand il chantait :
Désolée, là si vous voulez écouter Tino Rossi, il faut chercher dans vos disques ou vous contenter des toutes premières mesures sur le Net.


Je me souviens du récital de Georges Moustaki à Laval dans les années 1975. 
Je me souviens aussi, plus tard et bien trop rarement l'avoir entendu chanter l'intégralité de cette merveilleuse chanson :

[...]
Oh ma rose
Désarmée
Au sourire
Mal-aimé
Ton regard
M'a éclairé

Quand viendra le temps
Où nous irons très loin
Chercher l'amour et la sérénité
Dans ce jardin
Dans ce jardin
Dans ce jardin
La Rose de Baalbek, (1972) paroles et musique de Georges Moustaki
Georges Moustaki, auteur compositeur interprête, 1934 - 2013
Baalbek, ville du Liban, ville historique greco-romaine






mercredi 22 mai 2013

Wilfer le fildefériste

Oui, bon, je sais maicresse Jill Bill, facile ! Mais je te sais d'une incroyable indulgence avec tes petits élèves de la Cour de récré ...


Wilfer, le fildefériste

jeudi 16 mai 2013

Et ils pompaient ...

Second jeudi en poésie du défi n°102 des CROQUEURS DE MOTS sous la baguette de Jill Bill qui a souhaité nous faire rire ou sourire en peinture. Libre à nous aussi de choisir d'autres routes poétiques.

mercredi 15 mai 2013

Fanchon la mercière

Fanchon la mercière

Fanchon cache ses menottes
dans un élégant manchon.
Elle découvre ses quenottes
dans un sourire au ronchon

lundi 13 mai 2013

Défi n°102 : "Un humour de tableau"

Défi n°102 des CROQUEURS DE MOTS piloté par notre maitresse d'école Jill Bill :
Thème du défi pour le lundi 13 mai 2013... « Un humour de tableau » Refait au rigolo
Les célèbres glaneuses de Millet
A vous de le faire parler...

jeudi 9 mai 2013

Vieille marine ..., de Francis Jammes

Jill Bill, capitaine du défi n°102 des CROQUEURS DE MOTS pour la quinzaine nous envoie faire de l'humour (ou pas) sur une mer d'huiles, d'aquarelles, de sépias etc, nous laissant la liberté des escales en poésie, avec ou sans peinture. Certes, Francis Jammes ne fait sans doute pas d'humour en posant ainsi ses mots sur le tableau de Gauguin. Peut-être ne le connaissait-il pas d'ailleurs, mais ils vont bien ensemble, non ?


Vieille marine…

Vieille marine. Enseigne noir galonné d’or
qui allais observer le passage de Vénus
et qui mettais la fille du planteur nue,
dans l’habitation basse, par les nuits chaudes.

C’était d’une langueur, c’était d’une tiédeur
de fleurs blanches qui, près de vasières, meurent.
La bien-aimée était apathique et songeuse,
avec un collier noir à son cou de tubéreuse.

Elle se donnait ardemment, et vos rendez-vous
avaient lieu dans la petite chambre basse
où étaient tes cartes et tes compas
et le daguerréotype de tes petites sœurs.

Tes livres étaient le manuel d’astronomie,
le guide du marin et l’atlas des végétaux,
achetés à la capitale, dans une librairie
dont le timbre était un chapeau de matelot.

Vos baisers se mêlaient aux cris du large fleuve
où traînent les racines des salsepareilles
qui rendent l’eau salutaire à tous ceux
qu’atteint la syphilis dans ces contrées du soleil.

Vous cherchiez, dans l’obscurité des étoiles,
le frisson langoureux d’une mer pacifique,
et tu ne cherchais plus, dans le ciel magnifique,
l’éclipse mystérieuse et noire.

Un souci, cependant, à ton œil lointain,
ô jeune enseigne ! errait comme un insecte en l’air.
Ce n’était point la crainte des dangers marins
ou le souvenir des dents serrées des matelots aux fers.

Que non. Quelque duel de ces vieilles marines
avait, à tout jamais, empoisonné ton cœur.
Tu avais tué l’ami le plus cher à ton cœur :
tu gardais son mouchoir en sang dans ta poitrine.

Et, dans cette nuit chaude, ta douleur
ne pouvait s’apaiser, bien que, douce et lascive,
la fille du colon, évanouie de langueur,
nouât au tien son corps battu d’amour et ivre.

Francis JAMMES, "De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir", 1898

Francis Jammes, poète et écrivain, 1868 - 1938

Paul Gauguin, artiste-peintre, 1848 - 1903

Paul Gauguin, L'esprit des morts veille, huile sur toile, 1892

post scriptum : en prolongement ... Ici

jeudi 2 mai 2013

Le regret de la Terre, de Jules Supervielle

Défi n°101 des CROQUEURS DE MOTS sous la houlette de Hauteclaire "Sur les routes du temps". Poésie libre ou d'anticipation.
Quel poète inspiré n'a-t-il pas un jour rêvé ce qui suit ?

Le regret de la terre

Un jour, quand nous dirons : « C'était le temps du soleil,
Vous souvenez-vous, il éclairait la moindre ramille,
Et aussi bien la femme âgée que la jeune fille étonnée, 
Il savait donner leur couleur aux objets dès qu'il se posait. 
Il suivait le cheval coureur et s'arrêtait avec lui, 
C'était le temps inoubliable où nous étions sur la Terre, 
Où cela faisait du bruit de faire tomber quelque chose, 
Nous regardions alentour avec nos yeux connaisseurs, 
Nos oreilles comprenaient toutes les nuances de l'air 
Et lorsque le pas de l'ami s'avançait nous le savions, 
Nous ramassions aussi bien une fleur qu'un caillou poli. 
Le temps où nous ne pouvions attraper la fumée,
Ah ! c'est tout ce que nos mains sauraient saisir maintenant »
Jules Supervielle

Jules Supervielle, 1884 - 1960
un blog qui lui est dédié Jules Supervielle et la poésie