lundi 29 avril 2013

Défi n°101 : "Les routes du temps"

Sur la Coquille des CROQUEURS DE MOTS, avec Hauteclaire de quart pour le défi n°101, notre cap'tain Tricôtine a toute confiance. A-telle bien fait ? La feuille de route va nous emmener loin, pour sûr !

dimanche 28 avril 2013

Le roman du ponant

Ci-dessous la reprise des chapitres mis en ligne à l'été et à l'automne 2008

Voyages voyages (16 juillet 2008)

Et si l'Histoire s'était déroulée ainsi !

jeudi 25 avril 2013

Aux dix mille années, de Victor Ségalen

Hauteclaire à la barre des CROQUEURS DE MOTS pour le défi n°101 lancésur "les routes du temps".
Point de consigne obligée pour le jeudi en poésie, juste une suggestion à suivre ou à ne pas suivre ...
aujourd'hui "préhistoire"

L'occasion pour moi de remettre en ligne ce poème de Victor Ségalen1 que j'avais proposé en octobre 2010

Aux dix mille années

Ces barbares, écartant le bois, et la brique et la terre, bâtissent dans
le roc afin de bâtir éternel !

Ils vénèrent des tombeaux dont la gloire est d'exister encore ; des ponts 
renommés d'être vieux et des temples de pierre trop dure dont pas une 
assise ne joue.

Ils vantent que leur ciment durcit avec les soleils ; les lunes meurent 
en polissant leurs dalles ; rien ne disjoint la durée dont ils s'affublent 
ces ignorants, ces barbares !

Vous ! fils de Han2;3, dont la sagesse atteint dix mille années et dix mille milliers d'années, gardez-vous de cette méprise.

Rien d'immobile n'échappe aux dents affamées des âges. La durée n'est 
point le sort du solide. L'immuable n'habite pas vos murs, mais en vous, 
hommes lents, hommes continuels.

Si le temps ne s'attaque à l'oeuvre, c'est l'ouvrier qu'il mord. Qu'on le
rassasie : ces troncs pleins de sève, ces couleurs vivantes, ces ors que la 
pluie lave et que le soleil éteint.

Fondez sur le sable. Mouillez copieusement votre argile. Montez les bois 
pour le sacrifice ; bientôt le sable cédera, l'argile gonflera, le double
toit criblera le sol de ses écailles :

Toute l'offrande est agréée !

*

Or, si vous devez subir la pierre insolente et le bronze orgueilleux, 
que la pierre et que le bronze subissent les contours du bois périssable 
et simulent son effort caduc :

Point de révolte : honorons les âges dans leurs chutes successives et le 
temps dans sa voracité.

Victor Ségalen1Stèles, 1912

1. Victor SEGALEN   (1878-1919)
2. Han ou peuple Han, principale constituante et peuple "historique" de la population chinoise
3. Dynastie Han, dynastie de dirigeants qui régnèrent sur la Chine de 206 avant JC à 220 après JC


photo par Victor Ségalen, Tortue et colonne cannelée de la tombe de Xiao Xiu, sculpteur inconnu, VIe siècle
photo publiée dans Chine, la grande statuaire (source wikimedia clic pour informations)


mercredi 24 avril 2013

Bradamante, un prénom de légende

Il est 11 heures 11 à la pendule de mon ordinateur. mercredi et toujours pas le moindre début de fil conducteur pour écrire juste pour m'amuser sur cette proposition.
Ben voilà je viens encore d'effacer 2 ou 3 débuts de phrases et comment vous faire comprendre ce qui me trouble, ce qui me paralyse, ce qui m'attriste ...

jeudi 18 avril 2013

Les tournesols, de Jean Ferrat (réédition)

jeudis en poésie libres, telle est la consigne, mais rien ne nous interdit de s'inspirer de la suggestion du jour ...
Tricôtine, qui nous agite les neurones en mots de tête pour le Défi n°100, nous murmure à l'oreille
"tête à claque", pas de quoi se couper le lobe pourtant ... 

LES TOURNESOLS

Paroles et musique de Jean Ferrat1, productions alleluia, 1991
en hommage à Vincent Van Gogh2

Mon prince noir et famélique
Ma pauvre graine de clodo
Toi qui vécus fantomatique
En peignant tes vieux godillots
Toi qui allais la dalle en pente
Toi qu'on jetait dans le ruisseau
Qui grelottais dans ta soupente
En inventant un art nouveau
T'étais zéro au Top cinquante
T'étais pas branché comme il faut
Avec ta gueule hallucinante
Pour attirer les capitaux

Mais dans un coffre climatisé
Au pays du Soleil-Levant
Tes tournesols à l'air penché
Dorment dans leur prison d'argent
Leurs têtes à jamais figées
Ne verront plus les soirs d'errance
Le soleil fauve se coucher
Sur la campagne de Provence

Tu allais ainsi dans la vie
Comme un chien dans un jeu de quilles
La bourgeoisie de pacotille
Te faisait le coup du mépris
Et tu tombais dans les ténèbres
Et tu noyais dans les bistrots
L'absinthe à tes pensées funèbres
Comme la lame d'un couteau
Tu valais rien au hit-parade
Ni à la une des journaux
Toi qui vécut dans la panade
Sans vendre un seul de tes tableaux

Mais dans un coffre climatisé
Au pays du Soleil-Levant
Tes tournesols à l'air penché
Dorment dans leur prison d'argent
Leurs têtes à jamais figées
Ne verront plus les soirs d'errance
Le soleil fauve se coucher
Sur la campagne de Provence

Dans ta palette frémissante
De soufre pâle et d'infini
Ta peinture comme un défi
Lance une plainte flamboyante
Dans ce monde aux valeurs croulantes
Vincent ma fleur mon bel oiseau
Te voilà donc Eldorado
De la bourgeoisie triomphante
Te voilà star au Top cinquante
Te voilà branché comme il faut
C'est dans ta gueule hallucinante
Qu'ils ont placé leurs capitaux

Mais dans un coffre climatisé
Au pays du Soleil-Levant
Tes tournesols à l'air penché
Dorment dans leur prison d'argent
Leurs têtes à jamais figées
Ne verront plus les soirs d'errance
Le soleil fauve se coucher
Sur la campagne de Provence.
Jean Ferrat

Jean Ferrat, chanteur français, 1930 - 2010
Vincent Van Gogh, artiste peintre néerlandais, 1853 - 1890
Pour écouter Jean Ferrat

Vase avec cinq tournesols, Vincent Van Gogh, Arles 1888,
détruit par un incendie le 6 août 1945
(voir dans le bas de la page wikipedia sur Les tournesols)

 Pour aller plus loin, j'ai cherché sur Internet comment on définissait ce qu'est une tête à claque (avec ou sans s). Je n'ai pas (encore, je ne désespère pas de trouver) trouvé d'étude générale sur le sujet, mais en revanche, j'ai trouvé cette étude rééditée en rétrospective en 2010 d'un article d'une revue Ville - Ecole - Intégration Enjeux n°135 de décembre 2003 sur l'élève "tête à claques". Je pense que ce document intéressera sans aucun doute d'anciens stigmatisés, autant que des enseignants et des parents.

lundi 15 avril 2013

Défi n°100 : "Mots de tête"

eh oui, c'est le défin°100 des CROQUEURS DE MOTS et pour la centième c'est Amirale Tricôtine en personne qui tient la barre d'une main énergique, la tête dans les embruns.
Voilà de quoi il retourne :
Pour la 100 ème et pratiquement 3 ans de capitainerie je vous propose de vous pencher sur les "Môts de Tête"en hommage à notre amiral Brunô !

jeudi 11 avril 2013

ça veut rien dire à qui sait l'entendre..., de Vince

Défi n°100 des CROQUEURS DE MOTS, sous la houlette de Tricôtine et sous le signe des Mots de tête en hommage à notre amiral émérite Brunô.
Les jeudis en poésie sont libres. avec une suggestion ... "Casse-tête" pour aujourd'hui, "tête-à-claque" pour jeudi prochain.

Vous connaissez mon esprit de contradiction, mes vagabondages en pensée(s), mon goût pour les paradoxes et les oxymores ...

Je suis ravie d'avoir eu l'autorisation de vous présenter ces mots de Vince. Certains de vous le connaissent, ou devraient. Je l'ai découvert par requête à Google (poésie+casse-tête), sur ce texte publié pour les ... CROQUEURS DE MOTS  ICI. Clic sur le titre du poème pour le retrouver sur le site de l'auteur.


Ce soir je taquine les mots.
Ce soir je claque des trucs.
Je truque des claques.

ça fait pif.
ça fait paf.
ça gicle.
ça cogite.
Les consonnes tapent.

La langue cogne au palais.
Des cliques de clics.
Jets de salive et joutes buccales.

ça résonne comme un slam.
ça raisonne comme une âme.

ça veut rien dire mais ça chante.

Epique époque.
Des tics.
Des tocs.
Des tas de trucs.
Des R roulés comme des galets dans le ressac.
Des T torrides comme l'été.
Des S sifflés en suaves symphonies,
Ou en salopes songs.

Des K
Tantôt OK.
Tantôt KO.

Rythmique rhétorique.
Raffales de répliques.

ça veut rien dire mais ça chante
Et quand ça chante ça enchante.

Des figures de style,
Des F ou des S
Font tout aussi bien
Des figures hostiles
Que de vraies déesses.

Des F et des S,
Des histoires de fesse,
Du vrai, du vécu,
Des histoires de Q.

Les cliquetis, clignotants et autres clignements
S'engrainent et se répondent.

La mécanique des mots
Nous fait mécanos.
A vos bleus!
Bleus de coeur.
Bleus de choeur.

ça veut rien dire mais ça chante.

Pépins, pédiluves, pépinières, purées,
Pif, paf et poum.
Onomatopées donnent aumône au P.

Crésselles, crayons, crins et crevettes.
Mêmes critères.
Mêmes critiques.
Des mots crus.
Des moqueries.
ça craint mais, trop tard, c'est écrit.

Le H aspire mais n'inspire pas.
Sauf si il est chiche.

Les M,
Les N,
Même combat.
Qu'on les aime,
Qu'on ait de la haine,
C'est eux-mêmes qu'on bat.

Pendant que des cons sonnent
Du clairon sur les champs de bataille,
Moi je sème des consonnes
Qu'on moisonne en pagaille.

Je sais.
ça veut rien dire...
Mais ça chante putain.
ça chante.

Osez jongler.
Vous lancer dans les démos.
Osez chanter.
Causer.
Crier.
Vous élancer dans les mots.

Les dites élites n'ont pas le monopole de la plume.
Décomplexons l'inspiration.

Un défi pour les révoltés.
Les oubliés.
Les jeunes des cités.
Pour les autres aussi.
Venez parler sur le papier.

Encrez vos vies.

Avec pudeur si envie
Mais sans complexe.

Avec fureur si vos vies
Ne s'en complaisent.

Page, champ de liberté.
Vous êtes dans la marge?
Alors vous faites partie de la page.

ça veut rien dire mais ça chante.
Oui ça chante.
ça parle.

"ça veut rien dire"
ça veut pas rien dire.
ça veut dire que c'est sans prétention.
Sans même une intention.

ça parle
A qui saura entendre...
Vince, publié sur son blog poésie ordinaire, le 24 novembre 2008

Vince précise : 
Texte en écriture spontanée issu d'une technique de slam.
(le principe de l'écriture spontanée en slam consiste à ne jamais revenir sur la forme du texte écrit au fil de l'inspiration. Cette technique révèle bien souvent de véritables trésors, découvertes qui ne sont parfois perceptibles qu'après maintes lectures.).

jeudi 4 avril 2013

Prodiges de l'esprit humain, de Etienne Pavillon

Thème libre choisi pour ce 2nd jeudi en poésie du Défi n°99 des CROQUEURS DE MOTS proposé par ABC

Encore quil y "soie" fait "honneur à la chemise"... Non !!! Ce n'est pas Papillon de Lasphrise. Celui-ci est Pavillon avec un V et il a vécu au XVIIe siècle
Et pour ceux qui douteraient de l'existence de ce poème en ces jours suivants le 1er avril, je ne l'ai pas trouvé sur Internet mais toujours dans Le livre d'or de la poésie française ..., la savoureuse compilation de Pierre Seghers, page 142, editions Marabout 1972. 

Prodiges de l'esprit humain

Tirer du ver l'éclat et l'ornement des Rois, 
Rendre par les couleurs une toile parlante, 
Emprisonner le temps dans sa course volante, 
Graver sur le papier l'image de la voix ;

Donner aux corps de bronze une âme foudroyante, 
Sur les cordes d'un luth faire parler les doigts 
Savoir apprivoiser jusqu'aux monstres des bois, 
Brûler avec un verre une ville flottante ;

Fabriquer l'univers d'atomes assemblés, 
Lire du firmament les chiffres étoilés, 
Faire un nouveau soleil dans le monde chimique ;

Dompter l'orgueil des flots, et pénétrer partout, 
Assujettir l'enfer dans un cercle magique, 
C'est ce qu'entreprend l'homme, et dont il vient à bout.
Etienne PAVILLON

Etienne PAVILLON   (1632-1705)
Un poète, certes, avec une grande élégance
"tirer du ver l'éclat et l'ornement des Rois"

Un visionnaire aussi, à vous glacer les sangs
"Assujettir l'enfer dans un cercle magique"

et loin des moralistes, il anticipe, sans dire le bien ou le mal
"C'est ce qu'entreprend l'homme, et dont il vient à bout"




Tapisserie des Gobelins, motif du peintre Charles Le brun, Louis XIV à lamanufacture des Gobelins
Image trouvée en illustration de cet article très intéressant : Louis XIV un roi en représentation