mercredi 11 mai 2011

Agnès, un premier rôle à La cour de récré de JB

Difficile cette semaine, de délirer gentiment sur le prénom proposé ... Je sais qu'il a été choisi bien avant le printemps.

Ce joli prénom, c'est celui de plusieurs personnes que je connais ou d'ont j'ai entendu parler.
Distribué bon an mal an à un peu moins de 500 pouponnes depuis 1900 (je n'ai pas de stats avant), il connait un engouement qui progresse chaque année de 1945 à 1964 où près de 4000 petites filles sont ainsi prénommées en France avant de décliner doucement mais continuement jusqu'à devenir peu usité maintenant.

Pourquoi ces chiffres, ce n'est pas mon habitude sur ce blog ?

C'est que "Agnès", comme un réflexe incompréhensible de ma mémoire, me renvoie à deux souvenirs ...
L'étude de la pièce de Molière, L'Ecole des femmes, en sixième car je pense qu'elle était alors au programme. Sous l'impulsion, qui sait, du film de Max Ophuls, tourné en 1940-1941, jamais achevé, mais qui a dû être distribué dans les salles de cinéma ou les ciné-clubs à partir de 1944. 

Comme une métaphore de la résistance  et de la victoire contre l'autoritarisme absurde, en dépit de l'attitude ambigue de Louis Jouvet au début de sa tournée en Amérique su Sud.

Et l'intonation d'Isabelle Adjani disant la célèbre réplique "Le petit chat est mort" 

Le triomphe de la très jeune Isabelle Adjani à la Comédie française en 1973 dans le rôle principal d'Agnès, donnant la réplique tour à tour à Pierre Dux et à Michel Aumont dans le rôle d'Arnolphe, en deux interprétations aussi différentes que talentueuses est en effet l'un des premiers phénomènes médiatiques liés à la télévision, même si certains de mes camarades de classe, qui avaient déjà la télévision (en noir et blanc), ont pu aussi voir la pièce de Molière tournée pour le petit écran à la manière de ce que l'on appelait pas encore téléfilm.

Je m'interroge : pourquoi précisément ce décrochage dans la cote des prénoms en 1973 ?
Ou pourquoi cet engouement d'après guerre pour un prénom certes de sonorité agréable, mais si symbolique de la femme mineure à vie, gravé dans le marbre de code civil de 1804 et dont les conséquence de l'abolition de la puissance maritale en 1938 tarde encore à passer dans la vie courante dans les années 1960 et  1970 ?
voir la fiche du planning familial sur le droit des femmes dans la famille


La liste des prénoms chez Jill Bill (Jill Bill nous a déjà concocté une liste de prénoms pour l'automne)
Avec un salut amical spécial à  Bigornette , 
Présidente d'honneur de La cour de récré de JB