jeudi 25 février 2010

Mon frère, l'humain ...

~ Billet 367 ~Pour le jeudi en poésie des Croqueurs de mots, peut-être deviniez-vous que je vous emmènerais avec Max Jacob, saluer le crapaud qu'il enviait à Drancy en 1944, avant de mourir.



L'AMOUR DU PROCHAIN

Qui a vu le crapaud traverser la rue ?
C’est un tout petit homme : une poupée n’est pas plus minuscule.
Il se traîne sur les genoux : il a honte on dirait,
-Non. Il est rhumatisant, une jambe reste en arrière, il la ramène.

Où va-t-il ainsi ? Il sort de l’égout pauvre clown.
Personne n’a remarqué ce crapaud dans la rue ;
Jadis, personne ne me remarquait dans la rue.
Maintenant, les enfants se moquent de mon étoile jaune.
Heureux crapaud !...Tu n’as pas d’étoile jaune.

Max Jacob (Drancy, 1944)

Vous n'aurez pas la page manuscrite de mon anthologie à la page 45, je n'ai pas respecté la mise en page du poète et l'ai noté comme un texte en prose.
Mais j'ai noté en exergue, A Rousselot.

Et je suis sûre aussi que vous comprenez les errances de ma pensée à partir de mes petits Clowns en miroir et du prénom du mercredi.

mercredi 3 février 2010