dimanche 20 décembre 2009

Un air de diva pour un arbre (4 et fin)

Un air de diva début ; (2) ; (3) ; (4)

Le dernier argument, celui qui faisait l'objet de l'ire de La Dame, l'Arbre, mon père aurait pourtant dû se souvenir que j'en approuverais la colère. Je n'avais pas la parole mais je l'ai prise sans hésiter lorsque j'ai enfin su que tout ce tumulte venait d'un arbre qu'il ne fallait pas abattre.

Evidemment qu'elle avait raison. Un arbre, c'est bien plus important. Il faut du temps pour qu'un autre repousse. Qu'est-ce que cela vous coûtait de faire passer la ligne électrique par un autre chemin ?

Il aurait dû se souvenir de mon dépit, de mon chagrin, de ma rage quand on avait fait disparaître le cerisier du jardin pour y construire un nouveau garage et des logements.

Un arbre était précieux pour la Diva. Bien plus précieux qu'acheminer du courant électrique à un bâtiment de ferme.
Il faut dire qu'en Grèce la rareté des arbres en faisait davantage apprécier la valeur.
Certes, sa conscience écologique puisait peut-être ses racines dans des fréquentations qui n'avaient pas toujours eu autant de scrupules dans la grande Histoire.
Pour autant, fallait-il en rejeter l'idée sous le prétexte qu'elle était portée ou récupérée au milieu d'autres idéologies nauséabondes ?

Il m'était évident déjà que le progrès des hommes ne serait qu'illusoire s'il se faisait, comme je le pressentais à quelques signes, contre la nature et non avec elle.
Comme il m'était évident que le progrès ne signifiait pas une croissance sans fin, telle celles d'humains qui continueraient à grandir jusqu'à leur mort. Et je ne devinais pas encore qu'elle se transformerait en cancer.
                                                                                        Fin